13-05-2025
RETOUR

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06-05-2025
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29-04-2025
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22-04-2025
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15-04-2025
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Signalement du livre de
l’écrivaine
Sylvie Germain
« Couleurs de
l’Invisible »Rachid
Koraïchi (Illustrateur)
éditions
AL MANAR 82
pages, 14 €
Neuf nouvelles de Sylvie Germain
illustrées par
Rachid Koraïchi.
Une prose inspirée, à l'extrême
limite de l'effusion poétique,
dans laquelle l'auteur du
"Livre des
nuits" poursuit
sa quête métaphysique.
Autour des neuf couleurs qui ont
déclenché
son imagination créatrice, Sylvie
Germain
convoque cultures et religions.
Rachid Koraïchi la rejoint ;
ensemble ils suggèrent
le mystère de l'Invisible.
Un livre de dialogue, au sens
plein du terme.
Lecture de 2 récits :
« Le Jaune »,
« Le
Blanc »
***
Lecture in extenso du recueil de
poèmes de
Georges Cathalo
« On aura »
qui constitue le 545ème n°
d’Encres Vives
6,60 € le volume, abonnement 40 €
à adresser à :
Eric Chassefière, 232 av. du
Maréchal Juin 34110 Frontignan
Le poète et critique bien connu,
réédite
avec des corrections cet ensemble
d’itérations
« On aura » qui avait paru en
1987 aux éditions de La
Bartavelle.
on aura donné
sans avoir reçu
mais aussi à
parts égales
reçu sans avoir
donné
on aura réchauffé
ses mains et ses
pieds
à des flammes
sans feu
on aura plongé
dans le ventre
chaud
du futur immédiat
on aura parlé
quand il fallait
se taire
on se sera tu
quand il fallait
parler
aura-t-on compris
aura-t-on
ressenti
aura-t-on vécu ?
***
Présentation et lecture
d’extraits du recueil
d’Eric Chassefière
« Le jardin est visage
suivi de
Dans l’invisible du chemin »
préface d’Eric
Barbier
couverture
peinture de Catherine Bruneau
qui constitue le 537ème n°
d’Encres Vives
6,60 € abonnement (voir plus
haut)
Cinquante poèmes écrits face à
son nouveau jardin
dans une méditation infinie sur
le monde, sur la vie dans ce jardin
et la vie qui nous traverse avec
toutes nos réminiscences.
Un flux dense de poèmes où le
temps, qui est visage aussi,
s’écoule et souffle cette voix du
poème dans le silence intérieur.
Lecture d’extraits.
Chaque matin
prendre visage
habiter avec ce
jardin déjà mémoire
l’été sans retour
de la nuit d’enfance
élever le silence
à la parole du jardin
se livrer sang et
souffle
à la langue de
silence de l’oiseau
parler de ces
mots seuls qui sont murmure
chemin pris à la
division des branches
sève d’un premier
dédir d’écoute
s’éveiller comme
l’arbre au vent
le secret
buissonnement du monde
sentir comme il
nait de profond
comme le dessin
en est ample
la source frugale
l’onde puissante
s’éveiller à
l’éveil d’un jardin
d’une langue à
l’arbre d’un jardin
savoir que la
nuit est en nous
habiter cette
nuit de l’arbre qui est en nous
pour qu’au matin
le ciel se pose
vivante lumière
de ce ciel du matin
dont chaque éclat
sur le jardin est fleur
***
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08-04-2025
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Pour faire écouter la voix de notre ami
le
poète
Thierry Toulze
(1969 - 2024)
alias
Capitaine Slam,
diffusion de
« Cal Que Vos
Digue » (Etat 2 faits)
de Lou Dàvi
et de
« Captain VIP » de Capitaine Slam
CD
Slam d’oc
***
Pour faire écouter la voix de
l’écrivaine, historienne, philosophe, essayiste et poète
Monique Lise
Cohen (1944 - 2020)
diffusion d’une émission qu’elle réalisa
en
sa qualité de productrice
le
9 février 2011 à Radio
Kol Aviv
avec comme invité
Christian
Saint-Paul
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01-04-2025

jean rousselot
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Signalement du livre de
Philippe Pichon :
« Cieux défunts ciels défaits fragments et versets »
présentation de
James Sacré
illustration de couverture de
Cauda
éditions Douro, 2023, 177 p, 18 €
Un
livre de poèmes denses et nombreux maintenant tout le long de la
lecture, un sens épique et grave qui compose le paysage métaphysique
de cet auteur très prolixe.
Une
émission prochaine sera consacrée à ce poète qui vit en Occitanie.
Lecture d’extraits.
L’enfance est
une rivière qui parfois tremble qui parfois se noue et qui pourtant
jamais ne se retourne pour voir si on la suit.
***
Suite de l’émission de la semaine précédente consacrée à
Jean Rousselot
(1913 - 2004)
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25-03-2025

jean rousselot
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Présentation du livre
« Instants éternels
Cent et quelques poèmes connus par cœur
en Chine »
présentés et traduits par
Guilhem Fabre
illustrations de
Yang Yongliang
éditions érès PO&PSY coll. a
parte, 421 p, 35 €
Un beau livre de poésie
rassemblant les poèmes les plus connus en Chine. L’auteur détaille
les usages contemporains des vers ou des quatrains célèbres, qui ont
assuré leur transmission au fil des siècles. Cette anthologie est
illustrée par un artiste chinois Yang Yongliang dont ses œuvres sont
exposées internationalement. Ses paysages sont une véritable fable
de la civilisation moderne si l'on y regarde de plus près.
La poésie chinoise est au cœur
d'une civilisation qui s'est perpétuée par les signes, en l'absence
de monuments antiques. Instants Éternels rassemble les poèmes les
plus connus, et détaille pour la première fois les usages
contemporains des vers ou des quatrains célèbres qui ont assuré leur
transmission au fil des siècles.
La fréquentation assidue du
terrain et des sources a permis de replacer les textes dans leur
contexte, en dessinant une galerie de portraits qui incarnent
l'histoire de la Chine à travers ses créateurs préférés, surtout les
poètes des dynasties Tang et Song, du VIIe au XIIIe siècle.
La traduction tente de recréer le
flux et la vitalité des images portées par le tracé dense des
caractères chinois qui sont placés en vis à vis. Elle s'attache à
recréer l'effet du poème original dans un poème français à part
entière.
Lecture d’extraits.
Un très beau livre qui nous
permet d’entrer en visiteur privilégié dans la poésie chinoise qui a
su survivre au cours des siècles mieux que toutes autres traces de
civilisation.
***
Fidèle à sa vocation de
maintenir vivace l’œuvre de nos poètes disparus l’émission est
ensuite consacrée à la diffusion d’une lecture enregistrée par
Christian Saint-Paul en 1981 à Toulouse, du poète, écrivain,
essayiste et critique :
Jean Rousselot
(1913 - 2004).
Lecture de ses poèmes avec ses
commentaires. Pauses musicales avec Gustav Mahler,
compositeur cher au poète.
Jean Rousselot est une grande
voix de la poésie du XXème siècle. Contrairement aux poètes
d’aujourd’hui, il connaissait et s’intéressait, sans parti pris, aux
poètes de son époque. On lui doit l’étourdissante parution chez
Seghers en 1965 de
« Poètes
français d’aujourd’hui - anthologie critique ».
Il laisse une œuvre à redécouvrir.
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11-03-2025
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Une émission hommage à
deux poètes qui nous furent très chers et qui ont disparu. Mais leur
parole survit. Cette émission est dédiée à leur fille respective,
Laurène pour
Jean-Pierre Metge, Aurélie pour Alain Lacouchie.
Jean- Pierre Metge
est né le 23 mai 1949 à Agadir (Maroc). Issu de vieilles familles de
paysans et de tisserands de l’Ariège et du Lauragais, fils de
soldat, il a souvent voyagé. Enfance et adolescence dans le Lot
(Causse de Gramat).
À seize ans, normalien à
Toulouse il est l’élève du philosophe esthète
Charles-Pierre Bru.
Instituteur en Haute-Garonne de Cintegabelle à Toulouse, puis
Professeur d’Histoire, il a vécu à Toulouse où il rencontre en 1986
les poètes d’Escalasud,
association pour laquelle il rédige un bulletin intérieur: de 1990 à
1994 (206 numéros).
De 1969 à 1993 il
a écrit une douzaine de recueils de poèmes.
Il crée les éditions
A Chemise
ouverte en 1994
puis devient membre fondateur du
Passe-Mots.
En 2000 il lance l’idée de
Panorama 2001, 27
Poètes du Midi Toulousain
dont il dit :
« Ceci n’est pas une revue ou l’émanation d’une quelconque
association, c’est l’expression forte et fraternelle d’une action
directe faisant fi du carcan administratif et des manipulations
d’argent. Cette action veut s’inscrire en toute illégalité dans la
vie, la nôtre, la vôtre… dans votre quotidien ».
Il meurt le 8
octobre 2002 à Toulouse.
In Nos
seuls soleils sont des lichens,
L’Arrière-Pays, 2003
Pour cette émission à
Radio Occitania, Christian Saint-Paul a choisi de faire entendre sa
parole poétique
dans les deux langues français et occitan,
car Jean-Pierre Metge pratiquait aussi cette langue en poète.
C’est donc son recueil
« Les greniers du silence »
paru dans la revue
Résu n° 60
en 1992 qui est lu à l’antenne, la partie occitane étant dévolue à
Camille
de Radio Occitania.
à Laurène
Sur son trépied
de bois sec craquelé
verdi de mousses
humides
la meule danse la
gigue
de son ventre
irrégulier
Engrenages
rouillés buvant des huiles noires
elle use son
grain éternel
sur tes couteaux
d’inexpérience
***
Quand tout sera
fini Sylvette,
dans dix ans,
dans vingt ans...
quand le soir
fraîchira s’élevant des lauriers,
nous rêverons,
assis sur ce palier,
disant
Est-il trop tôt ?
Est-il trop tard ?
Que reste-t-il du
cher passé ?
Ni le silence, ni
les regrets
ni les retours,
ni les départs
Que la grise
couleur des choses !
Comme les autres
on s’en ira
et le jour où
l’on reviendra
seuls nos
sourires étrangers
regarderont
mourir les roses.
***
Alain Lacouchie
nait à Limoges le 8 mai 1946 et y meurt le 3 février 2023.
Professeur
d’anglais, il a mené surtout une vie d’artiste avec une œuvre de
poète (plus de 50 publications), d’illustrateur et de photographe.
Il a participé à côté de
Jean-Pierre
Thuillat (1943
- 2021) à l’aventure de l’excellente
revue Friches.
Le malheur provoqué par les hommes dans un monde toujours incertain,
le révoltait profondément. Devant ce désastre incessant qui faisait
de cet homme généreux un écorché, il répondait par le poème et le
dessin. Il n’oubliait jamais ses amis et quand l’un d’entre eux
n’allait pas bien, il avait toujours des paroles réconfortantes
qu’il accompagnait d’un humour ravageur. Un poète fraternel
insensible à la gloriole, lucide sur la vacuité de la vanité
humaine.
Il laisse une
œuvre importante dont ses dernières publications où se lit
l’angoisse d’un monde à venir et qui est déjà le nôtre.
Parmi elles,
citons :
Tentation d'un toujours. Éditions
Interventions à Haute Voix, Chaville, avril 2022.
Araignée est une pape. Éditions
Au fil des éphémères, Limoges, mai 2021.
La révolte s'achève et le feu
hésite encore. Éditions Au fil des éphémères, Limoges, 2021.
Histoires sans têtes.
Éditions Encres Vives, Colomiers. Collection Encres Blanches n°798,
2020.
Apatride des espaces.
Éditions Encres Vives, Colomiers. Collection Encres vives n°495,
2020
La lassitude n'est pas une
fuite. Éditions Au fil des éphémères, Limoges, 2020
Une pierre sans personne,
poèmes et encres. Éditions Encres Vives, Colomiers. Collection
Encres vives n°486, 2019
Le 540° numéro d’Encres Vives lui
est consacré
« Spécial Alain Lacouchie - Un poète de combat »
textes rassemblés par Jean-Louis Clarac avec 11 poèmes
inédits et une encre de couverture d’Alain Lacouchie. Le n° 6,60 €,
abonnement à Encres Vives 40 €, chèque à l’ordre d’Encres Vives à
adresser à Eric Chassefière, 232 av. du Maréchal Juin 34110
Frontignan.
Lecture d’extraits
Demain, je serai
peut-être rouille,
au bout de mon
âge et fermé d’ennui.
Il est plus tard
et je n’ai plus faim
de ces heures
jusqu’au sang.
Il est trop tard.
Fermé à double tour,
j’ai des
électrodes plantées en tête.
Au rythme râpeux
d’un tambour,
je suis
vulnérable jusqu’à la nostalgie.
A mes blessures,
une horloge
sans reflets,
dure.
***
Fillette du
Soudan est une pierre
au milieu du
courant.
Ses yeux sans
regard
sont fixés de
mouches rouges
et, à ses tripes
boursouflées,
sa faim est de
bruits cassants.
Sur elle, pèse,
lourd de mort,
le regard sec
d’un vautour.
***
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03-04-2025


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Jean-Pierre Armand
du
Théâtre du Cornet à dès
revient parler d’un autre de ses spectacles à succès :
Brel debout !
avec
Raphaël Breil qui
interprète Jojo, le fidèle ami de Jacques Brel.
Breil chante
Brel
Et oui ! 45 ans après sa
disparition, Brel nous parle encore ! On dirait même qu’il ne nous a
jamais quitté ! Ses chansons sont si fortes qu’elles sont restées là
enracinées à jamais dans le musée de notre nostalgie.
Les plus jeunes ne s’en
souviendront peut-être pas aussi bien que les anciens, mais voilà
Brel debout pour rafraîchir les mémoires et retrouver avec bonheur,
nous l’espérons,
cet homme d’exception au talent
inouï ! Bruno Wagner (vidéo), Jean-Pierre Armand (mise en scène),
Raphaël Breil(Jojo). Brel debout est une création originale évoquant
les multiples facettes de ce fantastique interprète :
le rêveur, le révolté,
l’insoumis, le tumultueux aux amours déchirantes, le railleur,
l’éternel nomade, facettes aussi ardentes que démesurées, aussi
captivantes les unes que les autres.
Sur le plateau un artiste complet
à la hauteur de l’évènement : Raphaël Breil (avec un i en plus !),
seul en scène avec son piano et son talent incarnera Jojo,
l’ami de toujours, passeur des
mots et des inoubliables mélodies de l’icône. À ses côtés, une voile
déployée (pour une invitation au voyage) laissera voir de superbes
images du Grand Jacques se penchant sur son fabuleux parcours.
Brel debout à voir
absolument !
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25-02-2025


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Jean-Pierre Armand
du Cornet à dès, Cie de théâtre qui est une
institution à Toulouse vient parler de ses
spectacles à succès toujours en cours :
Camille Claudel l’interdite ! |
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Voir, revoir. 10 ans de succès ! |
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Camille Claudel l’interdite ! |
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Camille Claudel... Sa mort était passée inaperçue
après 30 ans d’internement au milieu de déments.
Elle était alors oubliée depuis longtemps !
Surprendre l’artiste dans sa propre lumière,
enfantant ses démons avec ce défi et cette audace
qui n’appartiennent qu’à elle. Voilà ce qui nous a
conduits. Saisir aussi la Camille de la nuit finale,
hantée par son parcours vécu comme un chemin de
croix ! Assistant impuissante mais toujours plus
consciente que jamais de tous les épisodes de sa
vie... Sa vie, sa pauvre vie, pareille à ses
admirables sculptures, tout en déséquilibre et
fragilité !
Un spectacle de Jean-Pierre Armand,avec Joséphine Sarrazin dans le rôle-titre. |
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Coproduction : théâtre Cornet à dés – 16Arts
Productions.
Spectacle ovationné lors des festivals Off
d’Avignon (2012 et 2014).Un mois à l’affiche du théâtre Garonne de
Toulouse (avril-mai
2013).Plus de 200 représentations ! |
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18-02-2025
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Présentation du livre de
Carles Diaz (poète
franco-chilien)
Polyphonie landaise précédé de Paratge
nous apprend Wikipedia, est un livre qui exalte la géographie
éprouvée et imaginaire.
La poésie de ce
diptyque est ancrée dans la terre, réservoir de la mémoire, et
combat l’inachevé et la disparition. « Les Landes, qui n’ont
(presque) rien de monotone, chantent ici dans la dynamique des
mémoires rassemblées, retrouvées, inventées (…) il y a des pierres,
des villages au loin, et du feu, partout, visible ou invisible. »
Polyphonie landaise est
un ensemble de 26 textes en prose qui exprime le paysage des Landes
de Gascogne échappant à toute temporalité. Paratge,
comprend 35 poèmes en vers libres et aborde la subtile question de
l’être-au-monde, de la recherche d’une « noblesse d’âme » chère
aux troubadours occitans. À propos de cet ensemble de
poèmes, Jean-Paul Gavard-Perret souligne : « Mise en joue, le lieux
se mêle aux impressions qu’il génère et ce, pour faire renaître les
qualités de l’âme occitane. Entre le silence et le cri, toute une
marqueterie en répons à une longue histoire culturelle accorde une
certaine folie à la platitude première d’un tel lieu qui soudain se
soulève en divers monuments. »
À la richesse de son
imaginaire, « contribue la grande beauté de l’expression, autant que
la simplicité et la gravité profonde, mais non pesante, de ce poète
discret (...) Un
poète du « lieu »,
qui sait éveiller avec une densité puissamment évocatrice sa manière
« d’habiter cette terre », d’amener son langage à déployer la
réalité singulière du lieu avec lequel il entretient une relation
intime », écrit Xavier Bordes.
Pour son livre
Polyphonie landaise, précédé de Paratge, Carles Diaz s’est vu
décerner le Prix Constantin Casteropoulos 2022 de l’Académie des
Sciences Lettres et Arts de Marseille récompensant, selon Patrick
Boulanger, rapporteur de l’Académie, « les poésies d’un auteur
chilien, ardent défenseur des langues régionales et des idiomes
menacés »[20]. Il a reçu également le Prix Bernard Blancotte de
l'Académie des arts, lettres et sciences de Languedoc, ainsi que le
Prix du marquis de la Grange de l’Académie nationale des sciences,
belles lettres et arts de Bordeaux, prix annuel devant être décerné
alternativement à l’auteur d’un livre ou mémoire sur la langue
gasconne et sur la numismatique des provinces méridionales.
éditions
Gallimard 88 pages, 12 €
Lecture
d’extraits.
****
Lecture du recueil de
Gilles Lades :
« Dans les lignes du feu
poèmes du révolu »
dessin de
Christian Verdun,
542 ° Encres Vives, 6,60 €, abonnement à Encres Vives 40 €, à
adresser à Eric Chassefière, 232 av. du Maréchal Juin 34110
Frontignan.
36 poèmes brefs
écrits en 1995 retrouvés par le poète chevronné du Quercy qui nous
les livre enfin. Un chapelet de fulgurances qui est un des multiples
visages de la poésie contemporaine et le visage fidèle de
l’intériorité toujours éveillée de Gilles Lades. A lire pour faire
renaître ce « révolu » si intemporel.
Le silence
revient
fatigue d’être et
de porter
le visage effacé
***
Actes et livres
en nouvel ordre
laisseront-ils
monter
la voix
retrouvée ?
***
Toi toujours le
même qui t’écris
sur d’étranges
enveloppes
pour un autre
visage
***
Signalement du livre de
Jacqueline Saint-Jean
« A Versenvers »
éditions
Sémaphore coll. Arcane, 38 p, 11 €.
Ici aussi encore une
poésie des lieux, mais
« un lieu de songe, peuplé
de présent,
de mémoire, de mythe, pour
traverser les enfermements et croire encore au Printemps »
écrit-elle dans la
dédicace.
Une écriture
rayonnante que cette prose poétique qui ressemble tellement à son
auteure, elle aussi, comme son ami Gilles Lades, faisant du lieu
celui de l’imaginaire et de l’intemporel qui nous voit nous
transformer. Un hymne à la langue qui crée le poème, qui dans ce
livre s’étale non en 36 poèmes comme chez Lades, mais en 36 pages.
Aux confins
intérieurs, seuls les yeux
voyagent dans la
houle des couleurs, où le
ciel navigue avec
le vent, infiniment
Quand l’océan
infuse l’encre et le sang
de ses mouvances,
de ses abysses, de ses ossuaires,
la voyageuse
plonge aux confins de l’éphémère.
L’ombre bleue de
la fable blottie sous les
paupières, elle
tente de sonder le visible.
Et si soudain le
soleil illumine un liseré de
nu voluptueux
nageant dans son lit de nuages,
l’instant
s’entrouvre sur la merveille.
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11-02-2025

Jean-Claude Ettori et Christian
Saint-Paul
devant Clémence
Isaure à l'Hôtel d'Assézat
RETOUR

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Emission consacrée au poète chanteur comédien
Jean-Claude ETTORI
diffusion de
« Ma vie comme
ça » extrait du CD
« Vermentino ».
Entretien avec Christian Saint-Paul et lecture de poèmes
essentiellement extraits de
« Carnet de route Textes sacrés »
20 poèmes sur de magnifiques photographies
éditions Sabine 15,90 €
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04-02-2025

à l'Académie des
jeux floraux
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Poursuite de l'émission consacrée à
Mainteneur de l'Académie des jeux floraux de Toulouse,
poète, musicien, compositeur de musique
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28-01-2025

à l'Académie des
jeux floraux
RETOUR

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Gérard Zuchetto
L I G A M S,
TOLOSA – TROBADORS –
TROBAR Antologia tolosana del trobar medieval
XIIen-XIIIen s.
Aux XIIème et XIIIème siècles, la
cour des comtes de Toulouse est en effervescence d’idées, d’écrits
et de chants. Autour de Raimon VI se côtoient des poètes-musiciens
renommés qui chantent de maintes couleurs. Les liens qui les
unissent : l’Art de Trobar e Cortesia. Parmi eux, le troubadour
Folquet de Marselha devenu évêque-inquisiteur. À Toulouse où, depuis
le Lauragais viennent prêcher les Bons Crestians, Boulgres, Bons
hommes, Eretges, le destin du trobar et l’avenir de la culture
occitane se jouent sur le plan politique et poétique. En témoignent
biographes, historiographes et les chansons de Peire Vidal, Aimeric
de Peguilhan, Raimon de Miraval, Peire Cardenal, Guilhem Montanhagol
ou Guilhem Figueira... qui espérent pouvoir retrouver un jour Joi e
Trobar qu’ils ont perdus. Guilhem de Tudela et l’Anonyme, auteurs de
la Canso de la Crozada, témoignaient de la croisade « contre les
hérétiques d’Albigeois », terrible invasion militaire menée par
Simon de Montfort et le roi de France avec l’appui du Pape et de
l’Église de Rome. À Toulouse, en 1323, la Sobregaya Companhia dels
VII Trobadors de Tolosa met en place le Consistòri del Gai Saber
dans le but de continuer l’art lyrique des troubadours. Couverture :
Ms BNF fr.12473 et vitrail Basilique Saint-Sernin Toulouse Raimundus
IV Portrait de l’auteur par Céline
« Gerard Zuchetto fait partie des
continuateurs de l’immense œuvre de Robert Lafont en matière
d’édition, d’analyse et d’interprétation de l’extraordinaire corpus
des troubadours occitans que représentent plus de 2500 textes dont
260 chansons conservées avec leurs mélodies dans les chansonniers
médiévaux. Suite à la publication de l’exceptionnel volume de Las
Cançons dels trobadors : melodias publicadas sous la direction
d’Ismaël Fernandez de la Cuesta (mélodies) et de Robert Lafont
(textes), Gerard Zuchetto n’a cessé de poursuivre, aux côtés de la
chanteuse Sandra Hurtado-Ròs, un parcours artistique exigeant
associé à une œuvre de diffusion nationale et internationale en
enregistrant des dizaines de disques dont l’intégrale des chansons
des troubadours, puis en créant un ensemble musical dédié à
l’interprétation de la lyrique occitane médiévale, un label et une
maison d’édition, et enfin un grand festival. Acteur engagé pour le
développement de la langue et de la culture occitanes dans le monde
contemporain, il agit aussi comme éditeur, créateur de spectacles,
directeur de festival pour la diffusion de la littérature occitane
de création contemporaine. » Ostana, 2019.

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14-01-2025

Michel
Eckhard Elial
RETOUR

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L’émission est entièrement
consacrée à
Michel
Eckhard Elial qui
est joint par téléphone.
Professeur de littérature
comparée et docteur en sémiotique textuelle, Michel Eckhard Elial
est poète et traducteur de la littérature hébraïque : Yehuda Amichaï,
Dahlia Ravikovitch, Aaron Shabtaï, David Vogel, Ronny Someck, Shimon
Adaf, Miron Izakson, Eliaz Cohen, Amir Or…Il contribue à plusieurs
anthologies de la poésie israélienne contemporaine, et dirige la
Revue «Levant – Cahiers de l'Espace Méditerranéen » et la
Bibliothèque du Levant,
qu'il a fondées en 1988 à Tel-Aviv, aujourd'hui à Montpellier, dont
la vocation est de promouvoir
un dialogue pour la paix
entre les trois rives de la Méditerranée.
Parmi les publications
poétiques:
Dans
l’éclat des mots, Editions de la Margeride, 2024 ; La poésie n’est
pas une métaphore, Levant, 2023 ; Cristal Blues, Ségust, 2022 ;
Crier à l'étoile, L'Aigrette, 2021 ; La ville que tu portes n’a pas
de terre, Voltije Editions, 2020 ; L’arbre lumière, Levant, 2017 ;
Exercices de lumière, Levant, 2015 ; L'instant le poème, Levant,
2009; Sa tête aux ciels, Levant, 2008 ; Un l'Autre, Levant, 2008;
Beth, Levant, 1995 ; Au midi du retour, Euromedia, 1993 ;
L’Ouverture de la bouche, Levant,1992
Parmi les traductions :
Yehuda Amichaï, La poésie est une célébration, L’éclat, 2025 ;
Miriam Neiger-Fleischman, Le livre de Miriam, Levant, 2021 ; Hava
Pinhas-Cohen, Rapprocher les lointains, Levant, 2020 ; Miron C.
Izakson, Ajours,Levant, 2019 ; Lali Tsipi Michaeli, Psaume de femme,
Levant, 2019 ; Shimon Adaf, Le monologue d’Icare, Caractères, 2018 ;
Dahlia Ravikovitch, Même pour des milliers d’années, Bruno-Doucey,
2018 ; Ronny Someck, Le piano ardent, Bruno-Doucey, 2015 ; Ronny
Someck & Salah Al Hamdani, Bagdad-Jérusalem- A la lisière de
l’incendie, Bruno-Doucey, 2012 ; Miron C. Izakson, L’audace du jour,
Levant, 2015 ; Hagit Grossman, Neuf poèmes pour Schmuel, La
Margeride, 2014 ; Yehuda Amichaï, Poèmes de Jérusalem, L'Eclat,
2008; Début, fin, début, L'Eclat, 2008; Les morts de mon père, L'Eclat/Levant,
2001; 1995; Histoires d'avant qu'il n'y ait plus d'après, Alfil/Levant,
1994 ; David Vogel, La vie conjugale, Stock, 1992 ; Naïm Araydi, Le
trente-deuxième rêve, Levant, 1990 ; Aharon Shabtaï, Seconde
lecture, L’Eclat, 1988, Le poème domestique, L’Eclat, 1987 ; David
Avidan, Cryptogrammes d’un téléstar, Now, 1978
Essais :
Jabès le livre lu en Israel (David Mendelson & Michel Eckhard Elial),
Point Hors Ligne, 1987 ; Michaël Elial; David Mendelson, Ecrits
français d'Israel,
Paris :
Lettres Modernes Minard, 1989.
Exercices
de Lumière, Levant 2015.
De ce livre né après le
deuil de son fils Mathias disparu à l’âge de 19 ans, il explique :
Ces
textes font partie de mon temps de deuil et d'espérance. Je n'ai pu
tenir jusqu'à présent que par la pensée d'une présence, d'un visage,
d'une lumière, émergeant de l'obscure absence. J'ai toujours eu en
face des jours terribles, semblables à un séisme, la voix
réparatrice de la poésie: Jose Angel Valente, Paul Celan quelques
autres, ont été en quelque sorte les antennes de mon rassemblement,
de ma rédemption quotidienne, parce qu'ils ont, particulièrement,
touché le mystère et le naufrage de la parole, pour en faire surgir
de la lumière, cette même lumière que le peintre Pierre Soulages
fait surgir de la matière noire. Le fait que ces textes aient été
rassemblés, en ce moment de Pâques est loin d'être un hasard (la
poésie ignore le hasard, elle ne reconnait que l'évidence): exode et
résurrection sont les fils de lumière qui rendent mon fils présent à
ma pensée et à mon amour.
Poèmes extraits de
« L’arbre lumière » :
A retourner
au silence
le chemin
nous enveloppe de ses arbres
de pensées,
car tout est
manifeste
sous la
brûlure
du
feuillage.
C’est un
éveil qui épelle
nos peaux en
graines,
par-dessus
l’épaule
muette des
rêves,
l’aile
pousse sous le duvet
de l’ange.
A serrer
l’enfant on apprend le geste
du ciel,
or l’aimé et
l’enfant ne font qu’un
pour être au
monde et nous réconcilier
au destin.
On ne sort
pas de l’ombre
à rebours de
la lumière,
mais
rejoindre au bord du ciel rouge
le clair de
l’amour.
Après le
silence de l’hiver
et les
haltes,
qu’il nous
refonde à la lumière.
dans le soin
de la terre.
***
Etroite la
terre
se déroule
entre
tes mains
tendues
comme les
branches
de l’air
nous tombons
parce que
nous sommes
plus lourds
que
la poussière
dans la
courbe des mots
nos racines
sont
des routes
et des mains
où se hausse
le visage
de la
parole.
***
Car ici
depuis
le tendre et
terrible
accolement
de l’ange
vers nous se
tend
et s’irise
comme un
départ de feu
l’éveilleuse
de signes
elle saisit
l’âme
et la met
dans tes yeux
ils
fleurissent en feu
comme un
chant d’oiseau
mesure la
profondeur
du ciel.
***
Poèmes de Michel
Eckhard-Elial :
Etre un arpent
ou une nuée de rêve
insituable de l'origine.
Alain Suied
Parce qu'ici
est peu et trop
me
reconnaîtras tu
sous le
feuillage
des paroles
au bord de
l'existence
une tige
unique
quand le
bonheur
tombe
Ecrire
pour laisser
la lumière allumée
au dessus de
l'ombre
du chant le
plus fidèle
poursuivre
entre
les séismes
et les élans de joie
tant de
ruines tant de roses
au cadastre
des ciels et
des os
touchent la
prière
et
l'incendie
d'où me
vient la tendresse du monde
quand je
fleuris et me défeuille
quand le
poème brûle
j'ai la
ferveur d'aimer
****
Sous la
couronne du temps
le printemps
se défeuille
Nos vies se
vivent
et
s’essoufflent
aux confins
obscurs
Pourtant
dans le jardin
le cœur de
l’arbre
porte le nom
de l’aimée
la pierre la
main de l’étincelle
Blancheur du
désert glacée
dans le sang
de la ville : quel air respirer
sous la peau
de l’inaccompli
rayon de
lune
Je serai où
tu seras
un bourgeon
détaché du vide
par amour de
la lumière
Nous
continuerons de fleurir
pour réparer
le nom du
monde
***
Clartés
Noces
chimiques de
La lumière
noire
Intérieure
Aucun rayon
ne transperce
les noces
chimiques de
la lumière
intérieure
elle reste
silencieuse
et noire
Sous
l’écorce
la nuit
partout
les mains
battant
le secret du
mot
d’amour et
les corolles
d’alphabet
égrené comme
un commencement
du monde
J’ai posé la
lumière au sommet
de l’ombre
pour sauver
le chemin
et que les
yeux puissent encore
habiter
son visage
****
voix comme
une seconde
peau
vous
enveloppe
toi et mon
dieu
une fente
dans l'écorce
restée
sans réponse
mille ans de
douleur
pour un jour
sans voix
le corps
doit attendre
sous ses
fougères de sable
que se
rassemblent les mots
pour ouvrir
le temps à la voix
du monde que
nul
autre
n'entend que toi
***
quel ange
pour libérer
la terre
du silence
la mer
s'est
ouverte devant nous
le printemps
hâte
l'avenir des
mots
déroulé le
rouleau
de
l'espérance
il devient
une colonne de sel
au secret
devant ton
visage
j'ouvre le
livre
où tout
s'écrit
mon amour
n'a besoin
de signes ni
de fêtes
pour sortir
à
la lumière
du
monde
le ciel
reste
à la hauteur
du monde
un arbre
portant
fruit
ici
devant le
signe
nous
retournons à l'écorce
de lumière
une première
peau
nous rejoint
presque
le souffle
au bout du
corps
prend feu
****
Prière
rassasié de
silence
le désir en
dedans
dit le désir
du dehors
il appelle
d'autres lèvres
un autre
codeur
à mettre du
sens
dans le
corps
à le
rapprocher du temps
l'échelle du
ciel posée
contre ton
oreille
****
Votre main
suffirait à me donner la nostalgie de la présence :
fenêtre à
ouvrir outre ciel.
La lumière
sur le marbre du temps, étincelante et dispersée, se
rassemble
dans une main, ouverte sur les directions essentielles :
ligne de
cœur, ligne de vie.
Le monde est
un territoire enclos dans la peau, fleur et fibres.
Et le temps
commence là où il disparaît.
Vers cela,
en dedans, pointe le jour
***
Avec
Ronny Someck, Michel Eckhard-Elial
publie chacun rédigeant une partie :
« La poésie n’est pas une métaphore »
aux éditions Levant.
Extrait :
La poésie
est le plus court chemin de l’homme au monde,
Alain
Suied
Habitée par
le monde la poésie n’est pas une métaphore filée
dans l’antre
des dieux et des astres. La poésie ne dit rien que ce
qui pousse
en elle, comme l’arbre de vie, de ces racines qui ont la
nostalgie du
ciel et la force tellurique des volcans en gésine sous la
langue.
Elle signe
cette vérité du Livre de la Création que le monde
a été créé
dans une parole.
Bereshit, in principio, Elohim n’a pas
simplement
créé, il a dit. Et si le monde a été créé par la parole, la
poésie a été
créée dans les fragments d’une parole une et nue, à la
fois intime
et universelle.
En d’autres
termes, dans le poème c’est l’esprit de Dieu qui
plane et
souffle dans chacun de ses vers. Le poème devient ainsi
le signe de
ralliement du temps et de l’espace à la mémoire du
commencement
renouvelé. C’est dans cette lumière de l’origine
désormais,
qui a la pureté du cristal et de la foudre, que le poème
connaît les
déplacements de la vapeur d’eau ou des orages : il sème
la prophétie
des matins clairs et habille l’obscurité de fontaines
creusées
dans les airs. Que de métaphores s’ouvrent pour transporter
les
effusions du chant dans la rotation de la terre et interroger le
mystère de
l’esprit et des sentiments, comme autant de méridiens
mûris en
l’ultime retour de l’éveil solaire : dans ses mains flambe
l’œil du
rêve et la présence au monde de la clarté souveraine.

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24/12/2024
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murièle_modély
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Christian Saint-Paul reçoit la
poète
Murièle Modély.
Voici ce qu’on pouvait lire dans
l’éditorial d’octobre 2023 qui faisait suite à l’émission qui lui
avait été consacrée le 17 octobre 2023 (toujours accessible) :
L’amour est le chemin d’accès à
la connaissance. Et c’est bien cette voie réellement infinie, elle,
qu’empruntent depuis l’aube des temps, les artistes assoiffés de
connaissance, les poètes en tête.
Dans la mémoire collective des
toulousains et, nous l’espérons, dans la mémoire universelle,
résonne cette phrase écrite en mai 1940 par le
Cardinal Saliège :
« Qui n’aime pas, ne
comprend pas. C’est l’amour qui donne le sens du divin et de
l’humain ».
Muriéle Modely
vit à Toulouse où elle exerce le plus beau métier dont peut vouloir
un poète, celui de bibliothécaire. Elle perpétue ainsi sans la
savoir la tradition toulousaine qui veut que les bibliothèques
soient animées par des poètes. Après
Pierre Trainar
à la Bibliothèque Universitaire et
Monique-Lise Cohen
à la Bibliothèque du Patrimoine de la Ville de Toulouse,
Murièle Modély
officie dans cette dernière prestigieuse bibliothèque.
Venue de l’île de La Réunion où
elle est née à Saint-Denis, elle se fait connaître en publiant dans
les revues puis fait paraître des livres de poèmes :
Penser
maillée (2012) ; Je te vois (2014) ; Tu écris des poèmes (2017) aux
éditions du Cygne, Rester debout au milieu du trottoir, éditions
Contre-Ciel (2014), Sur la table, éditions numériques Gazaq (2016)
et Feu de tout bois, Délit buissonnier n° 1, tiré à part de la revue
Nouveaux Délits (10 €) et Radicelles
avec des
photographies de Vincent Motard-Avargues, préface de Dominique
Boudou, éditions Tarmac (18 €).1
- Feu de tout bois
avec
des illustrations de Sophie Vissière ,
Feu de tout
bois : une suite
de poèmes écrits dans une langue simple et percutante, abordant sans
emphase, comme par inadvertance, des constats sociaux,
philosophiques, sans concession à la dure réalité de notre monde
qu’elle révèle à sa fille :
« à l’instant même où la
claque / nous pousse au premier cri / sache qu’à cet instant précis,
des doigts invisibles / enfoncent dans notre gorge une gomme »,
mais ne se lamente pas et ramène à l’essentiel :
l’amour
« sache ma douce enfant que je
veux tant remplir, que tout s’estompe / l’amour est une éponge qui
fait place nette pour d’autres ».
Et même si
« l’arche n’empêche pas
l’engloutissement »
elle ne s’abandonne pas au défaitisme :
« vivre au fond n’est pas bien
compliqué / il suffit de s’en tenir au mot du jour / composer,
décomposer, recomposer / une croix après l’autre / l’empilement des
faits ».
Un souffle bien maîtrisé, une
langue sûre qui dessine les contours obscurs et flous de notre monde
convenu avec l’habileté de la mère douce qui sait conduire ses
enfants sur les bons chemins.
Un ensemble de poèmes qui se
rangent dans ce que
Michel Cosem
recherchait dès les années 70,
une poésie à « l’imagination
créatrice fondée sur le réel ».
Radicelles
avec des photographies
de Vincent Motard-Avargues, préface de Dominique Boudou, éditions
Tarmac, 38 pages, 18 €.
C’est un beau livre par sa
conception, son papier épais, ses reproductions photographiques
d’une haute précision qui flamboient et qui creusent les ombres, tel
un soleil qui traverse une journée.
Dominique Boudou dès ses premiers
mots dans sa préface, prépare le lecteur à ces poèmes qui, s’ils
relèvent plus du sensible que de l’intellectuel, sont de redoutables
métaphores du monde hostile qu’il faut apprivoiser.
Ses poèmes sont le combat de
Murièle Modély.
L’enfance qui la ramène au
créole, à son île de La Réunion, à l’histoire douloureuse du peuple
de cette terre grosse de magnificence.
Nul ne peut effacer ses racines,
fussent-elles des radicelles qui, bien que fines et fragiles
s’infiltrent plus sournoisement dans la mémoire.
Avec
Radicelles,
Murièle Modély est parvenue à sa pleine maturité.
Il est certain qu’elle va
poursuivre ce ton de l’apogée. Nous sommes heureux de savoir que
Toulouse compte parmi ses artistes de l’écriture, la figure de
haut-vol de Murièle Modély !
à l’intérieur,
tu as ce réseau complexe de radicelles
à l’intérieur,
il a cette architecture compliquée de racines
et la ligne
vous maintient dans cette autoplastie
Murièle Modély pratique "une
poésie tendue comme un arc", comme elle le dit elle même dans
l'entretien à lire sur le site des éditions Contre-Ciel. Il est vrai
qu'on est loin ici d'une poésie surannée et gentillette sur l'amour
et les petits oiseaux... en même tant qu'on n'est pas du tout du
côté de l'expérimental à tout crin qui évacue le fond (autant dire
le sens) au profit d'une forme complètement éclatée.
Murièle Modély parvient à
développer une écriture tranchante mais en même temps fluide : on
lit ses poèmes d'une traite pour rester dans la vague de ses mots.
Sa poésie est emprunte d'une grande sensualité. Les cinq sens et les
corps sont omniprésents dans ses textes. C'était encore plus le cas
avec "Penser maillée", son premier recueil qui explorait son
identité réunionnaise. Dans "Rester debout au milieu du trottoir",
on croise des couples au prise avec la jungle dans des appartements
exigus, des femmes mauvaises, une ancienne fillette rousse qui
attrapait des mouches, etc.
L'écriture de Murièle Modély a
une poigne d'enfer.
Cette poigne d’enfer elle se
renforce encore dans sa dernière publication :
« tombée la nuit, jour neuf » suivi de « Rester debout au milieu
du trottoir » histoire poétique ,
éditions az’art atelier collection espartO, 18 €.
Cette suite de poèmes brefs se
lit à la façon d’un journal intime. Le lecteur entre dans
l’indiscrétion de la pensée au jour le jour de son auteure. Celle-ci
se regarde vivre et penser comme à distance, comme si elle se
regardait marcher dans la rue et en déduisait les préoccupations du
moment observé. Ce dédoublement, qui permet à la poète de dire le
monde dans lequel elle évolue, est si fort, que l’usage du pronom
impersonnel : « on » est souvent répété ainsi que l’imprécise
expression : « parfois ».
La vie triviale n’est jamais
exclue dans la création poétique de Murièle Modély. Elle fait partie
intégrante de l’objet du poème auquel rien ne saurait échapper. Et
c’est précisément cette complicité avec la vie ordinaire,
c’est-à-dire la réalité vécue, qui fait la force de sa parole
poétique.
Extraits :
Le poème est
ce bout de chair morte
ce souvenir du
commencement
que la mémoire
trompeuse tente de ranimer
et on se
demande si deux pinces d'inox
en tenaille
sur nos tempes
peuvent
renouer les fils du passé
on se demande
une chose
saugrenue remplaçant l'autre
quand surgira
le premier rayon de soleil
pour foudroyer
la douleur tenace
qui vrille nos
tympans
***
Gestion de
natures mortes
parfois
les choses
parlent
vont et
viennent
claquent
les hommes
aussi
parfois
vont et
viennent
clappent
perches à
fruits s'agitant
dans les
boucles éparses
des feuilles
aux arbres
parfois la
chose ou l'homme
de l'autre
côté du bureau
assène d'une
voix douce ou aigüe
je dois vous
secouer de la pointe
de la perche -
langue trouble, troublante
vous secouer,
trouver l'accroche
la fente où
planter les dents
dans l'écorce
bosselée, bizarre
bizarre ta
pensée, massif
que la perche
télescopique
finira bien
par décentrer
et la chose -
ou est-ce l'homme
insiste :
c'est mon rôle
de vous
secouer le corps, la tête
prunier docile
que tombent
des fruits,
des mots
ou des process
que s'écrasent
au sol les mirabelles
leur chair
saturée de sucre
obérant nos
salives
***
La reprise dans ce même livre de
« Rester debout au milieu du trottoir »
complète bien la vision du monde que nous livre sans ambages Murièle
Modély.
Les poèmes se succèdent pour
tisser un récit, celui de la vie de personnes désignées ici aussi de
façon impersonnelle par « elle » et « il » ou « elles » et « ils ».
Ce sont des scènes de la vie
ordinaire dans leur imparable trivialité auxquelles le lecteur
assiste avec en musique de fond, cette spiritualité originale,
cachée, qui sourd du poème dans une imprégnation ténue celle de
l’image induite de ces scènes que les mots façonnent.
Le livre s’achève sur le
chef-d’œuvre du poème d’une interrogation à la mère :
[...]
alors quoi
maman
pourquoi lui
pourquoi moi
pourquoi au
creux du torse
pourquoi là
sous les fesses
cette idiote
faiblesse
pourquoi
m’avoir plombé de la vieille valise
de la rage qui
monte
comme un
serpent tordu entre les jambes
les tiennes
les miennes
[...]
A lire sans attendre !
|
17/12/2024
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En compagnie de la poétesse
Murièle
Modely, Christian
Saint-Paul s’entretient avec le poète
Pierre Maubé qui
réside à Saint-Gaudens dans la Haute-Garonne.
Né en 1962 dans une famille
italienne, après des études d’Histoire à Toulouse et à Paris, et
plusieurs postes en bibliothèque dans la région parisienne, il
regagne sa ville de Saint-Gaudens où il est actuellement chargé de
mission pour les services culturels.
Il est aujourd’hui l’auteur de
nombreuses publications dont :
Nulle part, éditions Jacques
André, préface de Claudine Bohi, (première édition : revue-éditions
Friches – Cahiers de Poésie verte, Haute-Vienne, 2006).
Incapable, éditions Les Cahiers
des Passerelles, Clermont-Ferrand.
Étrange suivi de Onze kaddishim
pour Rose, éditions Lieux-Dits, Strasbourg, collection Les Cahiers
du Loup bleu, 2020.
La peau de l'ours, préface de
Michel Baglin, éditions Au Pont 9, Paris, 2018.
Vivre de faim, éditions
numériques Recours au Poème, 2015.
Sel du temps, encres de Maria
Desmée, réédité par les éditions Mazette, Yvelines, en 2012
(première édition : éditions Fer de chances, Yvelines, 2002).
Le dernier loup, préface de Bruno
Doucey, éditions Bérénice, Paris, 2010.
Psaume des mousses, éditions
Éclats d’encre, Le-Mesnil-le-Roi, Yvelines, 2007.
La dernière pluie, préface de
Cécile Oumhani, éditions Poésie sur Seine, Saint-Cloud, 1996.
Pure perte, présentation de
Christian Bulting, éditions Le Petit Véhicule, Nantes, 1986.
Le 28 février 2019, il était venu
présenter
«La peau de l'ours »,
préface de Michel Baglin, éditions Au Pont 9. L’émission est
toujours accessible sur ce site.
Il avait alors rappelé cette
phrase de Victor Hugo :
« Chaque homme
dans sa nuit recherche la lumière ».
La peau est lourde de symbole car, à la fois, elle sépare et unit le
monde extérieur et le monde intérieur. C’est donc en même temps une
frontière et un interface. Ce qui est aussi la finalité du poème.
Pour Pierre Maubé, nous vivons
dans la contradiction et le conflit alors que nous voulons
l’échange, la rencontre, la communication. Le poème autorise cette
volte-face vers une réalité plus idéale.
En 2024, Pierre Maubé a publié
« Mémorable, dix poèmes »
dans la revue
Alkémie
de littérature et philosophie, n° 33, diffusée par les
Classiques Garnier.
Ces poèmes d’époque fort
différentes reflètent cette volonté du poète de dire l’intime, allié
à la communion.
Extrait de « La peau de
l’ours » :
Une fois de plus
a mordu
le chien enragé
qui depuis 3000
ans
poursuit
le Peuple.
Peuple dont
j’ignore
s’il fut à
l’origine
Elu,
mais dont je sais
qu’aujourd’hui
il l’est,
car jamais sur
Terre
depuis 3000 ans
n’a autant
souffert.
A tel point
que ce peuple
porte maintenant
dans ses mains
sanglantes
toute l’humaine
condition.
|
10/12/2024

Capitaine Slam
alias
Thierry Toulze
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"Des
ailes pour l'Ukraine"
éd. L'enfance des arbres, 9 €
Les
bénéfices de la vente de ce recueil seront reversés
à des
associations humanitaires qui portent
assistance au peuple ukrainien dans
sa tragédie.
la revue
"Des Pays Habitables" n° 5
dirigée par
Joël Cornuault, 14 €,
sur le site
www.pierre-mainard-editions.com
"La
mélopée du rouge gorge"
éditions Tertium, 190 p, 22 €
entretien et lecture de poèmes
autour d'un prochaine publication
"L'Observatoire de
Toulouse"
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