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2025

 

 

 
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1975-2025

50 ans d'édition

 

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La Lettre du Lac Noir

N° 53 –  Janvier 2025 

La « franchise rusée » 

de Colette

 

Depuis sa naissance, sa mère ne lui avait jamais coupé les cheveux. Quand elle arriva à Paris en 1893, sa natte était si longue qu’elle frappait tous ses interlocuteurs : Jules Renard nous la représente  après un spectacle au théâtre de l’Œuvre, au milieu de Rachilde, Courteline, Maeterlinck et Mallarmé, « traînant la corde à puits de ses cheveux ». Elle les aurait gardés ainsi longtemps si son mari n’avait décidé en 1892 qu’elle devait ressembler à Polaire, l’actrice qui portait les cheveux à la garçonne et incarnait sur la scène le rôle de Claudine. […]

 

Comment devenir soi-même quand, à l’autorité sans partage d’une mère, succède la férule d’un mari ? Parée de l’innocence de tous ses souvenirs d’enfance campagnarde, Colette n’a pas tardé cependant à trouver les moyens de préserver contre tous ce qu’elle avait de plus cher, sa liberté. La popularité inattendue de Claudine, le personnage de ses premiers romans, ne s’explique pas autrement. La naïveté de la jeune fille est sans cesse démentie par ses attitudes audacieuses et son indépendance farouche. […]

 

Très vite, la provinciale est devenue en fait une vraie Parisienne, habituée de tous les salons et salles de spectacle, connue des gens du monde comme des milieux artistiques. Dès ses premières années à Paris, la voici dans les cénacles de Madeleine Lemaire et de Mme Arman de Caillavet. Elle y rencontre Proust, « jeune et joli garçon de lettres » : « De grandes orbites bistrées et mélancoliques, note-t-elle, un teint parfois rosé et parfois pâle, l’œil anxieux, la bouche, quand elle se taisait, resserrée et close comme pour un baiser… Des habits de cérémonie et une mèche de cheveux désordonnée… »  Elle avoue cependant n’avoir « guère de goût pour sa très grande politesse » et ses manières de « petit complimenteur». 

 

La jeune provinciale a vite compris les usages de la société parisienne et, si elle ne s’y est jamais sentie à l’aise, n’ayant pas vraiment la culture ni les manières pour y briller, elle a promptement su comment y jouer sa partie : « L’instinct de dissimuler, écrit-elle, ne s’est pas taillé une part très large dans mes différentes vies. Il m’importait, comme à beaucoup de femmes, d’échapper au jugement de certains êtres, que je savais sujets à l’erreur, enclins à une certitude proclamée sur un ton affecté d’indulgence. Un tel traitement nous pousse, nous femmes, à nous écarter de la vérité simple comme d’une mélodie plate et sans modulations, à nous plaire au sein du demi-mensonge, du demi-silence et des demi-évasions. » […]

 

« Nous femmes » : il n’est pas si fréquent que Colette se revendique de sa féminité pour justifier son comportement. Plus souvent elle joue avec l’ambiguïté entre les genres comme on le voit sur bien des photos où elle se montre en cheveux courts et pantalon. Mais « demi-mensonge » veut dire tout autant « demi-vérité » : c’est une autre manière de désigner cette « franchise rusée » qui a si bien réussi à Claudine et fera la gloire de Colette. […]

 

Colette est consciente néanmoins que sa culture d’autodidacte ne va pas sans de graves lacunes en bien des domaines. Aussi s’y aventure-elle le moins possible. «Il y a trois parures qui me vont très mal : les chapeaux empanachés, les idées générales et les boucles d’oreilles. » De même qu’on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments, elle a compris qu’on écrit avec des mots et non avec des idées. Elle en prend volontiers son parti : « Un esprit fatigué continue au fond de moi sa recherche de gourmet, veut un mot meilleur, et meilleur que meilleur. Heureusement, l’idée est moins exigeante, et bonne fille pourvu qu’on l’habille bien. » La recherche forcenée du mot juste, le souci de la phrase qui tombe droit seront ses obsessions permanentes. […]

 

Sans cesse, il faut retourner aux choses, se situer au plus près d’elles, pour ne pas se laisser prendre au piège du langage. Qu’un merle noir, « oxydé de vert et de violet », se présente dans un cerisier, sa mère Sido souffle aussitôt à Colette : «Chut !… Regarde !… » Se taire, observer, Colette n’oubliera jamais la leçon : « Nous ne regardons, nous ne regarderons jamais assez, jamais assez juste, jamais assez passionnément. » Les mots viennent après, ils sont toujours un peu à côté, en porte-à-faux. Il faudrait que les choses puissent parler d’elles-mêmes, qu’elles soient entièrement là dans ce qui est dit : « Je me souviens, écrit Colette à sa grande amie Marguerite Moreno, qu’en m’endormant un jour près d’une petite rivière tumultueuse (j’adorais dormir en plein air) le langage de l’eau s’est transformé, traduit en langue humaine, quand j’ai passé de la veille au rêve. Mais tout s’est effacé au réveil, come il se doit. » […]

 

Tout le monde était musicien dans la famille de Colette et elle-même voyait dans la musique sa véritable vocation. Elle jouait bien du piano et pouvait à l’occasion accompagner une chanteuse dans une mélodie de Duparc. Critique musicale, elle s’était rendue plusieurs fois à Bayreuth. Par son mari, elle avait connu Fauré et Debussy. À la demande du directeur de l’Opéra de Paris, elle avait écrit le livret de L’Enfant et les Sortilèges qui fut mis en musique par Ravel et créé à Monte-Carlo en 1925. 

 

Elle qui n’avait pas eu pour destin de composer, c’est en musicienne qu’elle essayait d’écrire, même si les mots ne lui offraient qu’un matériau usé : « Écrire, au lieu de composer, c’est connaître la même recherche, mais avec une transe moins illuminée, et une récompense plus petite. Si j’avais composé au lieu d’écrire, j’aurais pris en dédain ce que je fais depuis quarante ans. Car le mot est rebattu, et l’arabesque de musique éternellement vierge… » […]

 

Colette aime la métaphore du jardinage, elle qui a eu tant de jardins et y a investi tant de temps et d’énergie : « Le désordre dans les jardins que je dirigeai fut toujours une simulation. Un certain échevèlement ne s’obtient qu’avec la collaboration du sécateur. » Il est agréable que le jardin paraisse exubérant de vie et de beauté sauvage et dissimule autant que possible l’intervention du jardinier. Pas de plantes rares ni de tailles savantes. Il est bon de faire croire que tout s’est fait spontanément. Demi-mensonge. 

 

Il est à cet égard chez Colette une autre métaphore révélatrice : celle du maquillage. On sait que Colette a créé en 1932 une marque de cosmétiques portant son nom. Le premier institut de beauté fut inauguré le 1er juin à Paris au 6, rue de Mirosmesnil. Une succursale ouvrit l’été suivant sur le port de Saint-Tropez. Colette y exerça elle-même ses talents. Ce goût pour les soins du visage n’était pas nouveau chez elle. « Le visage humain, écrit-elle, fut toujours mon grand paysage. » […]

 

Nombreuses sont chez Colette les métaphores de l’écriture. En voici une autre : la pantomime. Lorsqu’en 1905, la rupture avec Willy est devenue fatale, Colette a cherché un métier nouveau qui puisse la débarrasser de l’influence de l’homme de lettres et assurer sa subsistance. Elle décide d’apprendre l’art du mime et prend des cours auprès de Georges Wague, héritier du fameux Deburau que Jean-Louis Barrault immortalisera dans Les Enfants du Paradis, de Marcel Carné. […] Au théâtre comme en littérature, elle fait avec ce qu’elle a : « On me reconnaît une “mimique précise”, une “diction nette” et une “plastique impeccable”. C’est très gentil. C’est même plus qu’il n’en faut. » Comme sa force en littérature est de faire sentir le grain des choses, son succès au théâtre sera de s’en tenir à la partie la plus physique du spectacle. […]

 

Le journalisme pourrait être une autre métaphore de sa manière d’être écrivaine. Après le théâtre, c’est la presse qui est devenue vers 1910 son nouveau gagne-pain. Elle y excelle. Au fur et à mesure des années, elle est accueillie par Le Matin, Le Figaro, Vogue, Paris-Soir, Marie-Claire« Une grande journaliste égarée dans le roman », ira jusqu’à écrire d’elle Jean Paulhan au lendemain de sa mort. Qu’on ne cherche pas cependant dans ses articles des développements intellectuels ni des exercices littéraires : son style particulier – et son apport au journalisme – est de s’en tenir aux faits. Tout son art se borne à les faire ressortir par la vivacité et la précision de l’écriture. 

 

Qu’elle assiste au procès de la bande à Bonnot, elle essaie de s’en tenir strictement à ce qu’elle voit et dénonce chez les accusés eux-mêmes le vertige de mots dans lequel ils se sont enfermés : « Le poison de la littérature !… En lisant les interrogatoires, en écoutant parler les accusés, je ne puis m’empêcher de voir en eux des intoxiqués. Les moins atteints, les plus incultes, cèdent au besoin théâtral d’étonner le jury et le public. » 

 

Colette n’idéalise pas : elle s’en est fait une règle en toutes choses. Mais elle n’est pas dupe non plus de ses prétendues vérités : « Il faut bien faire ce que l’on peut, déclare-t-elle avec malice, non pas pour mentir – ce n’est pas pour le plaisir du mensonge –, mais il faut bien tromper un peu ses meilleurs amis. » 

Gérard Pfisterextraits de la préface du livre Ainsi parlait Colette

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LES TROIS NOUVEAUTÉS 

DU MOISEn librairie le jeudi 9 janvier 2025Distribution Sodis – Diffusion Sofédis

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Joseph Conrad

et Ford Madox Ford Les Héritiers du mondeROMANTraduit de l'anglais par Paul DecottigniesCollection Le Rouge & le NoirISBN 978-2-845-90380-7 –  288 pages  –  18,5 €

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Totalement inédit en français, Les Héritiers du monde (The Inheritors) a paru en 1901, juste après deux des chefs-d’œuvre de Conrad, Au cœur des ténèbres (1899) et Lord Jim (1900). 

D'une frappante actualité, ce récit prophétique et haletant dénonce les techniques de désinformation et de manipulation qui, d’un populisme à l’autre, ne cessent de menacer les démocraties. 

Avec une étonnante maestria, Conrad et Ford tissent une intrigue à trois niveaux : un financier philanthrope et mégalomane mène une campagne inter-nationale pour exploiter les ressources du Groenland ; un noyau d’activistes cherche à compromettre le gouvernement britannique pour discréditer sa «politique de la raison » ; par un subtil jeu d’échecs, une femme fascinante et cynique les manœuvre tous à ses propres fins. 

Qui sont ces « Héritiers du monde », dont elle se revendique ? « Nous sommes l’Inévitable, affirme-t-elle, et vous ne pouvez rien contre nous. »

Le plus étonnant dans ce roman, c’est que cette histoire qui ressemble à La Guerre des mondes (H. G. Wells était un ami de Conrad) ou à une dystopie sur les cyberdictatures, se fonde sur la situation du Congo belge, riche en or, pétrole et autres ressources, tel que Conrad l’a découvert lorsqu’il y a été embauché comme capitaine de steamer en 1890.

Le personnage central des Héritiers du monde, est fortement inspiré du roi Leopold II, « sorte de philanthrope mégalomane » qui pillait sans scrupule cette terre devenue son bien personnel. Le Groenland du roman transpose ces souvenirs du Congo. Exploiter les richesses du Groenland en jouant entre les grandes puissances, est-ce un hasard si c’est le thème de la quatrième saison de la fameuse série danoise Borgen ?

 

Voir la double page de Mathieu Lindon dans Libération des 4-5 janvier : Conrad, le futur est-il pour demain ?

Sur l'auteur
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ColetteAinsi parlait ColetteDits et maximes de vie

Textes choisis et présentés par Gérard Pfister

Collection Ainsi parlaitISBN 978-2-845-90379-1 –  192 pages  –  14 €

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La littérature française compte quatre écrivaines majeures : Madame de Sévigné, Madame de Staël, George Sand et Colette. De ces quatre-là, Colette est la seule dont l’œuvre est très largement lue aujourd’hui encore. Écrivaine populaire, et qui le reste avec les Claudine et les Chéri, Colette est devenue grâce à sa liberté d’esprit et la puissance de son écriture, une sorte d’équivalent féminin de son grand contemporain Marcel Proust.

Colette aimait pourtant à dire qu’elle n’était devenue écrivaine que par hasard : « Dans ma jeunesse je n’ai jamais, jamais désiré écrire. » Mais à l’âge de 20 ans, elle épouse Gauthier-Villars (Willy) et devient l’un de ses multiples « nègres ».  Sa vocation, nous dit-elle, était tout autre : «Née d’une famille sans fortune, je n’avais appris aucun métier. Je savais grimper, siffler, courir, mais personne n’est venu me proposer une carrière d’écureuil, d’oiseau ou de biche. » 

Colette n’a pas fréquenté, comme les autres grands écrivains de sa génération, les grands lycées parisiens. Sa scolarité s’est arrêtée lorsqu’elle avait 16 ans. Elle a toujours gardé l’accent bourguignon : cette « voix de syrinx, écrivait Aragon, où perchait / Avec toutes les variations d’un / Beaune / Le roulement des r comme un vin dans le chai ».

Sans cesse, écrivait-elle, il faut retourner aux choses: « Nous ne regardons, nous ne regarderons jamais assez, jamais assez juste, jamais assez passionnément. » Ce qui rend vivantes toutes choses, c’est une certaine vibration qui est en elles, un rythme. Colette jouait bien du piano et a écrit le livret de L’Enfant et les Sortilèges de Ravel.

C’est chez sa mère qu’elle a trouvé la force de cette liberté indomptable. « Marcel Schwob, déclarait-elle, m’appelait “la béguine aux scrupules”. Et il est vrai que je mets des scrupules un peu dans tout. Je cache mes scrupules sous un peu de cynisme. »

Sur l'auteur
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Pierre DhainautEt pourtantsuivi de Ajouter du noir, ou non

et de Ce qui doit venirCollection Les Cahiers d'ArfuyenISBN 978-2-845-90381-4 –  144 pages  –  15 €

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Forte de quelque 50 ouvrages publiés depuis plus de 50 ans, l’œuvre de Pierre Dhainaut, inaugurée avec Le poème commencé (Mercure de France, 1969) apparaît aujourd’hui comme l’une des œuvres majeures de la poésie française contemporaine.

Après Prières errantes (1990), Fragments et louanges (1993), Introduction au large (2001), Entrées en échanges (2005), Levées d’empreintes (2008), Plus loin dans l’inachevé (2010), Rudiments de lumière (2013) et Et même le versant nord (2018) et Ici (2021), Et pourtant est le dixième recueil de Pierre Dhainaut que publient les Éditions Arfuyen, témoignage d’une profonde affinité et d’une relation privilégiée. 

« L’air / demande / une aide, / les poèmes / parfois / l’exaucent. » Il n’est pas de meilleure image de la poésie de Dhainaut que cette large et généreuse respiration que donnent les immenses plages de la mer du Nord. Mais que faire quand l’air lui-même vient à manquer, quand lui-même appelle à l’aide ? 

Pour éviter l’étouffement, le poète ne peut compter alors que sur les mots. Mais ce n’est que « parfois » que vient par eux « l’exaucement ». Le poète n’en sait que trop les limites: « Aucun mot ne nous a sauvés, quelques-uns / malgré tout persistent, palpitent. » Le poète est lucide, et pourtant, pourtant demeure convaincu que « seul un poème / rend l’inquiétude heureuse ». 

Pourquoi ? C’est ce que dit le poème final du présent recueil : « Une voix est en nous sans être à nous : / dans la traversée des poèmes ». Cette voix-là nous libère et nous la libérons : « nous la dilapidons, nous l’aidons à vivre ». Quelque chose se passe dans le poème qui nous dépasse et le dépasse, et nous fait comprendre cette vérité : « Rien ne commence, rien, ici ou ailleurs, / on reçoit un écho, de qui, pour qui ? »

Ce qui se produit dans le poème est la vie elle-même : « Rien / n’est dit, / rien encore, / l’ignorance / pour lumière». Nous sommes hôtes de ce monde, comme les mots sont hôtes de cette voix inconnue : « Nous n’avons droit qu’à devenir des hôtes, /bonjour la boue qui luit après la neige / et bonjour la poussière, la chute / étant une autre incarnation du vol. »

Sur l'auteur
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TROIS LIVRESÀ REDÉCOUVRIRDistribution Sodis – Diffusion Sofédis

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Marcel ProustAinsi parlait Marcel ProustDits et maximes de vie

Textes choisis et présentés par Gérard PfisterCollection Ainsi parlaitISBN 978-2-845-90305-0 –  192 pages  –  14 €

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Marcel Proust (1871-1922) tend à devenir aujourd'hui la figure par excellence de l’écrivain, à travers une œuvre totale qui résumerait à elle seule toute la littérature. Proust est à lui seul, a-t-on dit, toute la littérature comme Bach est à lui seul toute la musique. On trouve en son œuvre toute la modernité, et toute la tradition classique.

On sait le goût qu’il avait des moralistes comme Pascal, La Rochefoucauld ou La Bruyère. Bernard de Fallois, l’un des meilleurs connaisseurs de l’œuvre de Proust, a publié dans son Introduction à la Recherche du temps perdu un large choix de maximes et de pensées de Proust,  qui atteste qu’il est aussi, dans la concision et la lucidité, le parfait continuateur des moralistes du Grand Siècle.

Au reste voulait-il vraiment écrire un roman ?  « J’ai trouvé plus probe et plus délicat comme artiste, écrit-il à Jacques Rivière en 1914, de ne pas laisser voir, de ne pas annoncer, que c’était justement à la recherche de la Vérité que je partais, ni en quoi elle consistait pour moi […]  Ce n’est qu’à la fin du livre, et une fois les leçons de vie comprises, que ma pensée se dévoilera. »

A travers l’imposante masse de l’œuvre de maturité, des textes de jeunesse et de la correspondance, ce nouveau volume de la collection Ainsi parlait fait clairement apparaître l’essentiel de ce que Proust voulait transmettre à ses lecteurs : des « leçons de vie » et plus largement une « pensée ». « Au fond, notait Proust en 1909, toute ma philosophie revient, comme toute philosophie vraie, à justifier, à reconstruire ce qui est.»

Quelle sont les sources de cette pensée ? On s’en tient souvent à son lien familial avec Bergson, c’est oublier qu’il a suivi lui-même des études de philosophie à la Sorbonne et que, admirateur de Wagner, il s’est également passionné, comme le montre la préface du présent volume, pour la philosophie allemande, de Schelling à Schopenhauer.  

Sur l'auteur
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Elizabeth von ArnimUn été en montagneROMANTraduit de l'anglais par Paul DecottigniesCollection Le Rouge & le NoirISBN 978-2-845-90366-1  –  240  pages  –  17 €

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Cet ouvrage est le premier d’une collection nouvelle : « Le Rouge & le Noir ». Le titre fameux de Stendhal en suggère l’orientation : des textes de fiction (romans, nouvelles, récits), français et étrangers, modernes ou contemporains.

Cousine de Katherine Mansfield, Elizabeth von Arnim (1866-1941) fait partie de ces romancières britanniques qui ont imposé un ton nouveau dans la littérature comme Virginia Woolf, Vita Sackville West, Ivy Compton-Burnett ou Elizabeth Bowen. Une large partie de son œuvre  a été traduite en France, chez Bartillat, 10/18, Plon, Mercure et Belles-Lettres. Trois films ont été tirés de ses romans Avril enchanté et Mr. Skeffington.

Totalement inédit en français, Un été en montagne (In the Mountains) a paru en 1920, deux ans avant son livre le plus connu Avril enchanté (Enchanted April). Arnim y est au sommet de son art, fait d’une écriture familière et fluide, artistement improvisée, et d’un ton plein d’humour, de finesse et de nostalgie. Pétillante comme le champagne.

Juillet 1919 : la narratrice arrive à son chalet de montagne, dans le Valais suisse qu’elle n’a pas revu depuis le 1er août 1914. Fatiguée et déprimée, elle s’effondre dans l’herbe avant même de franchir le seuil. « C’est tellement humiliant d’être à ce point bouleversée. Je me sens aussi ridicule que malheureuse ; comme si quelqu’un avait pris mon visage et l’avait frotté de poussière. » Mais tout de suite, grâce à la magie de l’écriture d’Elizabeth von Arnim, le paysage est là.

Naguère bruissante de gaieté, la maison est à présent silencieuse. Seuls avec la narratrice, le couple de gardiens qui voit d’un mauvais œil qu’on vienne déranger ses habitudes. Ils parlent en français dans le texte, d’où de savoureux dialogues où l’élégante Londonienne se retrouve souvent, malgré son humour et sa bonne volonté, en position difficile.

Mais cette sorte de tranquillité ne durera pas : une situation des plus étranges s’instaure avec l’arrivée de deux femmes venues de nulle part et marquées par un lourd secret. Kitty, terriblement convenable et polie, et Dolly, sa cadette, toujours souriante et silencieuse.

Au premier étonnement, succède l’inquiétude et une brûlante curiosité. Le huis clos devient confrontation et se développe en une enquête quasi policière. L’art d’Elizabeth von Arnim, d’une fascinante finesse psychologique et d’une réjouissante ironie, est de nous entraîner jour après jour à sa suite. Jusqu’à une fin imprévisible et merveilleusement « british ». 

Sur l'auteur

Alain RousselLe texte impossible

suivi de Le vent effacera mes tracesCollection Les Vies imaginairesISBN 978-2-845-90353-8  –  108 pages  –  13,5 €

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La collection Les Vies imaginaires se consacre aux textes appartenant à la vaste zone intermédiaire entre autobiographie et création. Le texte impossible, d’Alain Roussel, se situe précisément à cette jonction de l’autobiographie et de la création, l’une et l’autre se nourrissant mutuellement sans pouvoir jamais coïncider.

Et c’est cette impossibilité même de coïncider jamais avec le texte qui fait écrire encore et toujours : « Le texte impossible, je ne l’écris pas réellement, je vois bien que je ne peux l’écrire, qu’il est condamné à battre de l’aile contre la vitre de la vie quotidienne sans pouvoir la briser. » On croit pouvoir rendre compte du réel, en faire un portrait fidèle et exact. On ne fait que créer une autre réalité parallèle à la première et qui jamais ne la rejoint.

Le texte impossible ne pouvait être écrit que dans la lumière provençale. L’auteur arrive à Arles début septembre 1974. Il ne connaissait pas cette ville. Qu’il guette de sa fenêtre, dans le lointain, l’abbaye de Montmajour et les Alpilles, qu’il arpente les rues en dédale ou longe le Rhône, tout l’appelle. Il ressent comme un irrésistible besoin d’écrire. Ce qui se passe en lui, il ne le sait pas vraiment. Il y a ce tumulte intérieur, ce tourbillon de mots qui ne demande qu’à être canalisé dans des phrases.

Mais qui parle ? Est-ce lui ou un autre qu’il porte en lui depuis toujours sans le savoir? Est-ce la pensée, dans sa part inconnue, qui cherche à prendre ancrage ? Est-ce la ville qui, à travers lui, cherche une voix pour se dire ? Et puis, en fil d’Ariane, il y a cette femme mystérieuse dont tout le livre est la quête, la femme avec laquelle il vit un amour impossible – ce grand mutisme blanc qui est le sien – et qu’il cherche à réinventer avec les mots dans les femmes qu’il croise ? Mais que peut la parole quand l’amour se meurt ?

Le texte impossible a d’abord été écrit directement sur stencil, donc sans possibilité de correction, dans une sorte d’euphorie. Imprimé sous cette forme très rudimentaire, tiré à quelques exemplaires, il l’enverra à quelques personnes, poètes et écrivains, dont il devra chercher parfois l’adresse dans l’annuaire. À sa grande surprise, les réponses affluèrent, toutes élogieuses : Roland Barthes, Adrien Dax, René Nelli, Henri Chopin (la poésie sonore), José Pierre, Jacques Lepage, Robert Lebel… Gherasim Luca lui enverra son premier disque artisanal, sur support souple, «Passionnément », avec une dédicace. Publié en 1980 d’une façon très confidentielle par « inactualité de l’orage », il connaît un accueil similaire, avec les réponses de Joyce Mansour, Vincent Bounoure, Jean-Michel Goutier notamment.

Cette nouvelle édition du Texte impossible a été entièrement revue, sans trahir le texte, et en ajoutant d’autres textes-poèmes, de nature souvent autobiographique, qui viennent apporter un éclairage supplémentaire, indispensable.

Sur l'auteur
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LA REVUE DE PRESSE

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4 janvier 2025

Les Héritiers du monde, de Joseph Conrad et Ford Madox Ford, lu par Mathieu Lindon (Libération)

 

Janvier  2025 

Au seuil de l’indicible, de Joë Bousquet, lu par Mathieu Jung (Europe)

 

31 décembre 2024 

La Vie rêvée et Un fabuleux silence, d’Antonia Pozzi, lus par Antoine Jockey (Al Majalla)

 

15 décembre 2024 

Connaissance par les larmes, de Michèle Finck, par Florence Saint-Roch (Décharge)

 

 

 

Brevo

© 2025 Éditions Arfuyen

 

 
 
 

 

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2024

 

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Notre amie Cathy Garcia Canalès qui anime la revue de poésie vive
 "Nouveaux Délits"
est très heureuse de pouvoir vous annoncer une double parution :

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Où il est question de codes, de cases qui ne coïncident pas, ne collent pas ou collent trop ; asphyxie ; où il est question de contentions qui finissent par provoquer de violentes fuites de poésie ; où il est question d’accepter les turbulences pour ne jamais se résigner à l’inacceptable, accepter des disjonctions parfois brutales. Savoir que la plus grande force d’un disjoncteur bipolaire est sa capacité à résister à des courants pollués importants. Où il est question de ne jamais renoncer à cultiver l’harmonie, la justesse et l’équilibre.« L’ourse n’a jamais été bipolaire — polaire parfois, égarée sur les banquises du monde — mais c’est une ourse qui a toujours refusé le dressage pour le cirque et les barreaux des zoos, une ourse triste qui piste la source et une ourse de joie, oui, sauvage oui, et douce aussi comme le miel. Les griffes et les crocs, c’est surtout contre elle-même qu’elle les a usés. Aujourd’hui, c’est une vieille ourse — plus sage peut être — qui vous regarde et elle a enfin trouvé une tanière. »

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56 pages, œuvre en couverture de l'auteur : Exorticare, 2024, 14 €

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Au fond du tiroir d’un meuble ancien, oublié dans le grenier d’une maison abandonnée, sont des poèmes, oubliés eux aussi, qui sentent la naphtaline, la vieille encre et le papier jauni. Des poèmes surannés qui évoquent des temps qui n’existent plus. D’ailleurs, la poète qui les a écrits, les a-t-elle vraiment vécus ces temps ou simplement imaginés ? À lire dans le rai de lumière qui traverse la toiture délabrée avant de les laisser retomber en poussière. Au fond du tiroir, restera un vague parfum de rose ou peut-être de violettes.

Il y a là-haut sur la colline

Une chatte qui met bas

Le clocher a sonné douze fois

La nuit s'enroule dans un drap

Au fond du tiroir a d’abord été mon LivrArt n° 2, achevé à St Cirq-Lapopie, le 27 novembre 2012. J’ai rajouté ici un onzième poème aux dix qui figurent dans le livre d’artiste originel. Il aura fallu 12 ans pour qu’il se retrouve entre de très bonnes mains et je voulais attendre ce moment pour en faire le livre imprimé que voici.

28 pages, 13 illustrations en couleur tirées du livre d’artiste original, 12 €

Les deux livres sont édités et imprimés par moi-même sur papier 100 % recyclé, à réserver par mail ou par courrier (attention mon adresse a changé : 415 Route de la Grèze 46300 SOUCIRAC). Règlement par chèque ou virement. Port pour un : 3 €, pour les deux : 5 €.

Merci de soutenir la création et les circuits courts !

Belle fin d'année à toutes et tous !

Cathy Garcia Canalès

Ces deux livres feront l'objet d'une émission "Les poètes".

 

 

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Le dernier livre 
d'Elisabeth Aragon
"Les pas ombrés"
sur le thème de l'exil
aux éditions Azart Atelier
est en souscription

 

SOUSCRIPTION les pas ombrés NOV 2024

 

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 anne-marie.jeanjean5@orange.fr
site :  www.am-jeanjean.com

 

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https://lespoetes.site

 

 

 

Novembre ! C’est la première fois en 21 ans que Nouveaux Délits paraît avec un mois de retard ! Ce qui est à retenir aujourd’hui, c’est que la revue a changé d’adresse (voir le bulletin de complicité, qui occupe comme à son habitude la dernière page).  

 

Le monde s’enguerre et s’abêtit désespérément et les vies se compliquent, basculent, explosent parfois très soudainement et j’ai la sensation que c’est un phénomène qui touche ou a touché énormément de personnes en cette déjà finissante année 2024 et pas seulement sous les bombes. Ceci dit, si les dénommées « infos » servent à quelque chose, ce pourrait être de nous apprendre à relativiser justement nos problèmes et apprendre à mieux apprécier ce qui EST ou tout au moins à mieux accepter ce que nous ne pouvons changer tout en continuant à améliorer avec ténacité tout ce qu’il nous est possible d’améliorer en nous et autour de nous. La douleur est plus difficile à relativiser car elle n’a rien à voir avec le mental, qu’elle soit physique, psychologique, émotionnelle ou tout à la fois, chacun fait face comme il peut. Perte, deuil, trauma. Trauma qui vient d’une forme étendue de la racine indo-européenne terə, qui signifie frotter, tourner, avec des dérivés qui font référence à la torsion, la perforation, tout ce qui blesse mais aussi au battage des céréales, au frottement qui leur fait perdre leur enveloppe. L’analogie est très intéressante et d’ailleurs anciennement cela se faisait à l’aide de fléaux…

 

Alors, oui ! La vie peut nous frotter, nous tordre, nous perforer, nous battre, nous faire mal à devenir foufolle et alors se pose la question du sens. Je ne parlerai pas pour les autres, je vais juste parler pour moi : chaque épreuve dans ma vie — et elles ont commencé très tôt — m’a amenée peu à peu à creuser au-delà de l’apparente et souvent réelle injustice, à fouiller au-delà de la dégueulasse malchance, à chercher un sens bien au-delà des limites de ce que je pouvais supporter ou pensais pouvoir supporter. C’est à ce creusage, fouillage, à cette marche forcée par les événements, par la collision des inconsciences, que je donne le nom de spiritualité. Car c’est là que commence le choix, notre choix : grandir ou pourrir.

 

Je n’ai pas d’église, pas de religion, c’est avec les mains dans la terre ou en marchant avec elle que je ne fais qu’un avec ma spiritualité. L’essentiel est contenu dans la graine et dans toutes ses transformations. Un cycle qui, à chaque nouvelle germination, rend une plante plus forte, plus féconde, plus résiliente mais pour cela la graine doit se défaire de son enveloppe dans l’obscurité sans savoir si elle reverra la lumière. Sans quoi, elle pourrit. Nous, humain-es, sommes aussi des graines.     

                                                                                                                        

CGC

 

 

un vieux jardinier m'offre des courges tardivesqui devinerait que le vieillard oisiffait de sa vie une longue ivresse ?

Lu Yu

Pour voir le sommaire et + c'est ici :

 

 

 

http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2024/10/30/nouveaux-delits-n-79-6520970.html

 

 

 

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Les Délits buissonniers

 

 

Une belle collection hors des sentiers battus

à découvrir absolument !

 

 

Feu de tout bois de Murièle Modély, illust. Sophie Vissière  Instantanés de Myriam OH, illust. Silvère Oriat Petite histoire essentielle de la futilité de Bruno Toméra, illust. Jean-Louis Millet 

Printemps captif de Lionel Mazari, illust. Morgane Plumelle

Paraît que d’Heptanes Fraxion, illust. Jimmy Fortier

La cloche a sonné d’Aline Recoura, illust. Ludo Godot

Des ombres et des anges de Josette Soulas Moyes, illust. Philippe Chevillard

 

 

Plus de détails ici :

 

http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/delits-buissonniers/

 

 

 

à commander aux éditions NOUVEAUX DÉLITS

 415 Route de la Grèze – 46300 SOUCIRAC

 

10 € + port 3 €

 

Règlement par chèque ou virement

 

 
 

 

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Jean-Claude Ettori au
Festival international de poésie 
à TROIS RIVIÈRES 
au Québec (40 ème année)

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La dernière publication 
de Jean-Claude Ettori 

 

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Ce livre des éditions Levant fera l’objet d’une prochaine émission.

Disponible en librairie ou à commander sur https://editions-levant.net/

 

Anne Rothschild

Quel monde à venir ?

Poème

éditions Levant

A prendre sous une forme interrogative ou exclamative, le titre du recueil d’Anne Rothschild nous appelle à découvrir un monde qui brûle ou se perd. Nos racines happées par l’oubli ou le déni garderaient - elles la nostalgie des ailes de l’oiseau ? Nous est-il pas enjoint de témoigner de sa lumineuse présence, et de rester des passeurs de rives et de rêves ? Tel est le monde à venir, telle la route solitaire du poète, en premier ou ultime lieu, qui se dessine entre les lèvres, pour ouvrir la porte du ciel, comme les oiseaux et les anges. Garder le sens de l’énigme et la fidélité de l’amour, en dépit des remous et du chaos, pour réparer le monde, et sauver sa beauté. Le poème redevient chant et prière pour le poète, kaddish de deuil, mais éminemment de vie, pour ne pas oublier et célébrer un espoir de réparation, et bâtir enfin, entre les nuages, une maison de paix pour les vivants.

Michel Eckhard Elial

Anne Rothschild

Une femme interpelle l’être aimé, dont elle a été séparée, sur le pourquoi du chaos, des guerres, de la violence et du déclin de la planète.

Quel sera le « monde à venir » ? En hébreu, ce terme désigne tout autant le futur que les temps messianiques. Survient une huppe, oiseau mythique à l’origine de la rencontre de la reine de Saba et du roi Salomon. Le premier jour, l’oiseau frappe à la fenêtre avec son bec. Le deuxième, il pénètre dans la pièce, « puis d’un envol brusque ouvre une voie d’énigmes ». La femme est bouleversée. Elle interprète cette irruption comme un présage. Et si l’amour retrouvé permettait de réparer le monde… Biographie Anne Rothschild allie l’écriture à un travail de graveur et sculptrice. Elle a publié de nombreux ouvrages de poésie et récemment un essai : « Conversations avec mes arbres » au Passeur. Son travail est axé sur la rencontre avec l’autre. Il invite à construire un espace de paix entre juifs, chrétiens et musulmans.

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Les Editions Levant :

Du carrefour multiséculaire étreint par les flux d’une Méditerranée intempérante ou d’alliance, confluence de rives aux cultures attenantes, depuis l’imprévisible Orient d’où fleurent sémitiques écriture nombre et parole, les Éditions Levant lèguent les porteuses racines du sens d’un parcours plus que trentenaire. Les Éditions Levant offrent ce dialogue des cultures et des écritures méditerranéennes, gorgées de signes, de paroles et d’incendies. Attentives écoutes en l’écrin d’une historique, culturelle, littéraire et artistique réflexion, ses parutions n’ont toutes cessé de traduire les vivantes créations d’une mosaïque dispersée en l’espace et le temps. Le catalogue des Éditions Levant illustre à sa manière les chemins d’une poésie bercée au rythme des trois rives de la Méditerranée, jardins d’inspirations.”

Dans la Bibliothèque du Levant :

Revital Berger Shloman, Femme Hébraïque, 2022 Ronny Someck et Michel Eckhard Elial, La poésie n’est pas une métaphore, 2023 Pierre Ech-Ardour, Vespérales élégies, 2024 Pierre Ech-Ardour, Ramenez-les à la maison, 2024 Seuls les oiseaux, Laurent Delabesse, 2024

 

 

 

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Avec les éditions Jas sauvages, cultivons la foi, spirituelle ou humaniste, dans tous ses dialogues
Avec les éditions Jas sauvages, cultivons la foi, spirituelle ou humaniste, dans tous ses dialogues
 
 
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La saison commence très fort en poésie de la foi à Nîmes et en amitié poétique dans la Gardonnenque
Quelques comptes rendus avec les articles suivants de Laure Gareil, Jacqueline Assaël et Odile Godin
Cliquer ici pour lire les articles
 
La paroisse de l'Église proteste unie de Marseille sud est ouvre son programme culturel
par une conférence de Jean Alexandre sur son livre "Dieu et son aide", le 24 novembre
Pour plus de détails, cliquer ici
 
Dans la série: "De grands projets sont en préparation". 1.
Dans la série: "De grands projets sont en préparation". 1.
Un sixième Festival de poésie de la foi, du 20 au 23 mars 2025, pendant le "Printemps des poètes", dans la paroisse de l'Église protestante unie de Jacou (ensemble de Montpellier) et au Carrousel de Montpellier, avec Jean Alexandre, Jacqueline Assaël, Michel Block, Éric Chassefière, Philippe François, Joëlle Nicolas, Yves Ughes... Sur le thème des jardins bibliques. Plus de renseignements ultérieurement.
 
 
Dans la série: "De grands projets sont en préparation". 2.
Dans la série: "De grands projets sont en préparation". 2.
Une deuxième "Rencontre Théo-Lettres" dans la paroisse de l'Église protestante unie de Marseille sud est, sur le thème de "l'Esprit dans la Bible", avec Jean Alexandre, Jacqueline Assaël, Benoit Benhamou, Christian Boudignon, Yves Parrend, Céline Rohmer, Jonathan Thiessen... Du 16 au 18 mai 2025. Plus de renseignements ultérieurement.
 
 
Et bien d'autres rencontres sont prévues...
N'hésitez pas à prendre contact pour organiser une rencontre près de chez vous!
Cliquer ici pour voir le calendrier actuel des rencontres

 

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Voir émission du 17/10/2023

 

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Belvedere 73

Juillet- Septembre 2024

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Jean-Luc Pouliquen 
traduit en anglais :

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9782494935082Nouveauté de fin d'été :NOS CAUCHEMARS SONT CALMES COMME DES OISEAUX ENDORMISPoèmes de Francis CoffinetAvec un poème dédicace de Benoît Gréan.Postface d'Emmanuel GodoISBN 978-2-494935-08-2 – 40 pages, 6,00 €.
   "Des cauchemars calmes, des ombres lumineuses, des envolées immobiles, des départs qui recentrent : les poèmes de Francis Coffinet nous conduisent à un lieu profondément humain – dans les parages immédiats de nos blessures, de nos désirs, de nos amours.
   Car oui, «les êtres que nous aimons sont des navires de haute mer». Il faut redire, en ces temps persistants de disette langagière et spirituelle, ces paroles qui, elles aussi, sont des navires de haute mer.
   Et il faut le dire avec des mots qui aient de la gueule. Pas avec de la fadeur barattée entre le terne et le monotone mais avec de la flamboyance, du panache. Car être homme, ce n’est pas rien.
   La poésie de Francis Coffinet a de l’audace, la belle audace mesurée, patientée, mûrie à la confrontation des grands autres, à l’image de ce titre, admirable : « Nos cauchemars sont calmes comme des oiseaux endormis »." (Emmanuel Godo).
 
Acteur, poète et plasticien, Francis Coffinet a publié une vingtaine de livres à ce jour et a participé à de nombreux livres d’artiste,

notamment avec les peintres et graphistes Jean-Pierre Thomas, Thérèse Boucraut, Jérémy Chabaud, Frédéric Benrath, Gérard Serée, Wanda Mihuléac, Giusto Pilan, Danielle Loisel.

   Il collabore à de nombreuses revues en France et hors de France. Ses poèmes ont été traduits en coréen, en bulgare, en roumain, en turc, en hongrois, en wolof, en allemand, en russe et en anglais.


On peut commander ce livre dans toutes les librairiesou sur le site des Éditions Alidades

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ALIDADES39 avenue de Concise, 74200 Thonon-les-Bainswww.alidades.fr
 

 
 

 

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Si vous ne parvenez pas à lire cet e-mail, cliquez ici
 
La Lettre du Lac Noir
N° 49 –  Septembre 2024 
 
 
JOË BOUSQUET
UNE SINGULIÈRE PRÉSENCE AU MONDE 
 
 
Chez le poète et romancier Joë Bousquet, la maladie –l’état de malade – coïncide avec l’éclosion de ses dons littéraires et le fait aborder au rivage de ce qu’il nomme « une autre vie » où se manifeste la capacité de traverser des couches de sensibilité et d’affectivité nouvelles. Bousquet mène cette vie dans une distance plus ou moins voulue envers l’action.
De cette ascèse particulière lui viennent deux qualités que Jean Paulhan a soulignées : « J’envie parfois votre divination et cette étrange rapidité qui vous fait traverser d’un coup ce qui me demeure opaque » (lettre non datée). De plus en plus lié à Bousquet, Paulhan complètera ses propos en ajoutant par exemple : « Il est certain que tu disposes d’une liberté, ou d’une indifférence de pensée extrême, presque inhumaine, à laquelle la composition de tes œuvres ne donne que l’apparence, non la réalité de cette suite et de cette chaîne (tenant sans doute, qui sait, à des habitudes physiques, de démarche peut-être, à un exercice du corps) qui est notre prison et notre lieu » (lettre du 25 février 1942). […]
Écrire, pour Bousquet, permet de tirer de soi une singulière présence au monde ; un monde qui sera présent à lui autrement, ni dans l’illumination, ni dans le délire, ni dans les jeux imprévus du langage, ce qui le distancie de ses anciens amis surréalistes. De fortes attaches avec le surréalisme subsistent toutefois, comme le prouve son amitié avec Paul Éluard ou René Char, mais l’écrivain audois « coiffe » la position surréaliste de pensées issues de tous horizons en la réinscrivant dans la logique implicite d’une tradition de pensée immémoriale, du bouddhisme aux présocratiques puis aux platoniciens (Plotin notamment) et à ceux qu’ils ont inspirés.
Au fil des années, l’œuvre de Bousquet s’étoffe de romans (La Tisane de sarments, Le passeur s’est endormi, Iris et Petite Fumée, Le Médisant par bonté…), de contes (Le Roi du sel…), de poèmes (La Connaissance du soir) ainsi que d’essais (Les Capitales. De Duns Scot à Jean Paulhan) et d’une multitude de fragments recopiés sur des carnets et cahiers dispersés après sa mort. […]
Les notes critiques qu’il a écrites font justement partie de cette présence. Les écrire, être un lecteur attentif, ce n’est pas tout à fait le même geste que celui d’autres écrivains : c’est alimenter un courant de pensée de plus en plus prégnant en lui, qui le pousse à revenir constamment sur les sources de l’inspiration littéraire. En s’appuyant sur l’œuvre de ceux qu’il juge essentiels (Arthur Rimbaud, André Breton, Louis Aragon, Paul Valéry, Pierre Jean Jouve, et tant d’autres), Bousquet dégage non une poétique théorique et abstraite, mais une poétique « engagée » si l’on peut dire, « militante » en faveur d’une conception élargie de la création qui puise aux sources anciennes.
Ainsi n’y a-t-il pas de dispersion dans les notes de Bousquet. Il faut considérer tous ces textes dans un cheminement vers plus de clarté quant aux ressorts de ce qu’on nomme, d’un terme très vague, l’inspiration. En effet, ces notes s’enchaînent selon une nécessité forte et non au hasard des parutions. Bousquet fait des choix, élit certaines œuvres dont il approfondit le sens. […]
Bousquet a une manière bien à lui de rédiger ces notes. Il cite peu les textes ; semble un temps s’en éloigner pour mieux y revenir ; use parfois d’un langage caustique qui dit, en vérité, son implication totale en tant que lecteur. Il ne faut pas se tromper sur ses intentions : les meilleures notes, celles qui sont pourvues d’un certain développement, sont nourries de considérations philosophiques et métaphysiques qui d’ailleurs évoluent considérablement. Bousquet a lu attentivement Leibniz, Hegel, Marx et cite ces ouvrages, nourri d’échanges avec quelques amis choisis comme Jean Cassou, René Daumal ou Carlo Suarès. […]
Regroupées et classées ici en tranches de cinq années, les notes rédigées par Bousquet au fil des jours, loin d’être livrées au hasard des parutions, constituent en réalité un véritable journal de lecture dont les analyses très substantielles sont ouvertes à la plus grande diversité d’écritures comme de genres.
La première moitié du xxe siècle est certes prodigue en ouvrages originaux autant qu’en manifestes, lettres ouvertes et autres écrits programmatiques, mais seul l’écrivain de Carcassonne sait, selon nous, discerner derrière cette diversité la qualité du levain qui fait lever la pâte, et révéler les promesses que tel ou tel livre contient. Ainsi en va-t-il pour La Métamorphose ou L’Amérique de Kafka dont Bousquet perçoit très tôt, et parmi les premiers, la force novatrice. De même, tente-t-il de tirer toutes les conséquences du Très-Haut de Maurice Blanchot, où la voix narrative se fait spectrale et neutre.
Comme un sismographe, ce journal enregistre les coups que viennent porter au conservatisme littéraire des œuvres dans lesquelles l’écriture ne se soumet à aucune injonction extérieure. Plutôt que de publier en son intégralité la masse des notes de lecture de Bousquet, on trouvera rassemblées ici celles dans lesquelles se concentre le mieux sa pensée et où ses propres conceptions trouvent leurs formulations les plus saisissantes. […]
L’hommage ne prend jamais le dessus sur le dialogue qu’il ouvre avec ces auteurs ; dialogue certes souvent difficile à suivre mais toujours révélateur de sa pensée foisonnante et en constante ébullition. Qu’il s’agisse du dernier livre de Paul Valéry ou d’un essai de Roger Caillois, la pensée de Bousquet est toujours en éveil et se nourrit des avancées mais aussi des carences ou des interrogations que suscitent ces livres : sur quelle conception de l’homme repose en réalité le cartésianisme ? À quels dangers s’exposent les tenants de l’écriture automatique ?… […]
Partout le même souci de faire passer de la nuit au jour des motifs et des images (l’ombre, l’aube, la blancheur, l’onde…) qui se sont formés en lui bien avant qu’il puisse élucider, même partiellement, le processus de leur élaboration. Et c’est sur ce processus que, tout au long de ces pages, Bousquet revient inlassablement, nourrissant une veine qui devance bien souvent – ou conteste par avance – les travaux sur la création littéraire que la critique, notamment dans seconde moitié du xxe siècle, aura à cœur de mieux cerner.
 
À la suite de Rimbaud dans sa fameuse lettre à Izambard sur la voyance, l’écrivain n’a eu de cesse finalement d’aller vers sa propre étrangeté et de la reconnaître comme nécessaire.
 
Claude Le Manchec
extraits de la préface du livre de Joë Bousquet, Au seuil de l'indicible. Journal de lecture
 
 
LES DEUX NOUVEAUTÉSDU MOISEn librairie le jeudi 12 septembre  2024Distribution Sodis – Diffusion Sofédis
 
Joë BousquetAu seuil de l'indicibleJournal de lectureCollection Les Vies imaginaires ISBN 978-2-845-90377-7 –  320 pages  –  22 €
 
Le 27 mai 1918, âgé de 21 ans, Joë Bousquet est atteint à la colonne vertébrale par une balle allemande. Il perd l'usage de toute la partie inférieure de son corps. Que faire de cette vie ? Il songe d’abord au suicide, avant de comprendre que sa tâche est de « construire autour de lui l’univers » et que cette vie-là est « la plus précieuse, la plus profonde, la seule probablement à être réelle ».Alité pour le reste de sa vie à Carcassonne, dans une chambre dont les volets sont fermés en permanence, il tisse une autre forme de présence au monde, plus vaste et profonde d’une certaine manière, à travers l’écriture et la lecture. Les amitiés nouées à travers les textes nourrissent de nombreuses correspondances (notamment avec Simone Weil dont il est très proche) et attirent vers sa chambre les visites des plus grands créateurs.« J’envie parfois, lui écrit Paulhan, votre divination et cette étrange rapidité qui vous fait traverser d’un coup ce qui me demeure opaque. » Jusqu’à sa mort en 1950, Bousquet sera le témoin le plus lucide de la littérature de son époque. Cette époque où s’épanouissent les plus grandes œuvres de l’histoire littéraire, il en perçoit mieux que personne, grâce à sa totale disponibilité et à son extrême sensibilité, les secrètes lignes de force.Retrouvées dans leur profonde unité, ces lectures que Bousquet publiait en revue, constituent tout à la fois le véritable journal de bord, année par année, de cet homme écorché vif et solitaire et le passionnant panorama d’une littérature en train de se faire – de Aragon à Michaux, de Jouve à Artaud, mais aussi de Milosz à Kafka, de Daumal à Char, de Queneau à Simenon.
 
 
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Mihai EminescuAinsi parlait Mihai EminescuDits et maximes de vieTextes traduits et présentés par Nicolas CavaillèsCollection Ainsi parlaitISBN 978-2-845-90376-0  –  176 pages  –  14 €
 
Eminescu, c’est d’abord un merveilleux visage : un jeune Apollon à la longue chevelure et au regard doux que la Roumanie révère aujourd’hui encore comme une véritable pop star. Eminescu, c’est aussi, par exemple, ce poème à sa mère qui retentit dans les écoles et familles roumaines à chaque fête des Mères.Miracle de la culture roumaine, Eminescu a été le maître et la référence incontestés de tous les grands écrivains roumains qui lui ont succédé : Cioran, Ionesco, Eliade, et bien d’autres. Contemporain de la naissance de l’État roumain, il est, jusque dans sa personnalité déchirée, l’incarnation même de son écartèlement entre les puissances et les cultures qui y ont exercé leur emprise. Il est celui qui a lutté pour affirmer la singularité roumaine en faiusant connaître sa langue mais aussi son histoire depuis l’Antiquité.À sa mort, comme pour Vinci ou Leopardi, est resté un prodigieux ensemble de manuscrits pêle-mêle – ce qu’on appelle son «fragmentarium » –, véritable laboratoire où se mêlent ébauches, réflexions et travaux dans tous les domaines du savoir, de la philosophie à la biologie, l’histoire et la linguistique. Sont demeurés également de très nombreux articles de presse et de revue.L’ensemble de ces textes souvent géniaux, parfois délirants, ont été minutieusement édités en d’innombrables volumes. Une œuvre immense donc et difficile d’accès, qui explique pourquoi un tel génie reste quasi inconnu en France. Grâce à cet Ainsi parlait, c’est tout l’essentiel d’une œuvre exceptionnelle qui devient accessible au public français.
Cet Ainsi parlait bilingue roumain-français est l’œuvre de Nicolas Cavaillès, l’éditeur de Cioran en Pléiade.
 
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TROIS LIVRES
À REDÉCOUVRIR
Distribution Sodis – Diffusion Sofédis
 
William Butler Yeats Ainsi parlait YeatsDits et maximes de vieTextes traduits et présentés par Marie-France de PalacioCollection Ainsi parlait ISBN 978-2-845-90309-8  –  176 pages  –  14 €
 
Prix Nobel de littérature en 1923, William Butler Yeats (1865-1939), est l’un des plus grands écrivains irlandais. Mais si son nom est célèbre, si son œuvre est placée très haut, si l’on a pu lire de lui un jour quelques poèmes, que connaît-on de son itinéraire et de sa pensée ?
Les œuvres des plus grands écrivains ont toutes quelque chose de précieux à nous dire : « La littérature, écrit Yeats, est toujours personnelle, elle est toujours la vision qu’a du monde un seul homme, l’expérience d’un seul homme. » Et, dans cette parfaite singularité, elles s’adressent paradoxalement au plus grand nombre : « La littérature est, à mon sens, la grande puissance enseignante du monde, l’ultime créatrice de toutes les valeurs. » C’est le propos même de la collection Ainsi parlait.
Yeats a abordé tous les genres : essais, théâtre, poésie, mais aussi articles et correspondances. Ses thèmes sont marqués à la fois par la passion de comprendre et l’inquiétude spirituelle ainsi que par le goût de la scène et l’amour de l’Irlande pour l’indépendance de laquelle il n’a cessé de militer
Fasciné par la vie et le mystère du monde, il déteste le dogmatisme et l’intellectualisme. Dans une langue simple, sans jargon ni abstractions, il bouscule les certitudes. Ici, comme le théâtre baroque, masques et métamorphoses sont omniprésents.
Très impliqué dans le mouvement nationaliste, Yeats fut profondément bouleversé par l’Insurrection de Pâques en 1916 et par sa sanglante répression. Les Cygnes sauvages à Coole (1919), écrits à la suite de ce traumatisme, ouvrent une nouvelle période dans sa création, celle de sa maturité.
Marie-France de Palacio, qui présente et traduit ces textes, a été pour Arfuyen la traductrice de L’Histoire de mon cœur, de Richard Jefferies.
 
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Kiki Dimoula
Mon dernier corpsTraduit du grec moderne et présenté par Michel Volkovitch Prix européen de littérature 2009Collection NeigeISBN 978-2-845-90145-2  –  196  pages  –  15 €
 
Les poèmes de Kiki Dimoula (1931-2020) sont écrits comme des récits, avec une grande simplicité apparente. Mais ce qu’ils racontent est de l’ordre de l’infime, du trivial, de l’insignifiant. Et le récit semble à chaque vers au bord de basculer vers autre chose, dans un état de déséquilibre permanent dans un espace qui ne cesse de s’élargir, se creuser à mesure qu’on avance. « L’unique thème de Dimoula, écrit le critique Nìkos Dìmou, c’est le passage – progressif ou soudain – de l’être au non-être. Ce passage qui s’appelle temps, usure ou mort. »
Il ne se passe rien, mais l’enjeu est immense, d’ordre surhumain. Un ordre souverain semble s’exercer sur les menus événements qui sont là, comme si les dieux de l’antiquité hellénique étaient toujours à l’œuvre, implacables jusque dans le plus dérisoire de nos vies. Une femme passe l’aspirateur, et c’est une tragédie grecque qui se déroule sous nos yeux. On a voulu voir en Kiki Dimoula une descendante des poètes métaphysiques anglais du XVII° siècle ou d’Emily Dickinson. Tout aussi bien pourrait-on y voir l’étrange mariage du prosaïsme le plus absurde du monde moderne et les desseins mystérieux du monde des dieux et des héros antiques.
Traduit avec un soin tout particulier par un traducteur émérite, Michel Volkovitch, Mon dernier corps est donné en édition intégralement bilingue avec une préface du traducteur et un ensemble d’informations qui en font une édition de référence pour la découverte de cet auteur. Dans le même temps, paraît dans la collection Poésie-Gallimard un autre recueil de Kiki Dimoula, Le peu du monde (1971), également traduit par Michel Volkovitch.
À l’occasion de la remise du Prix Européen de Littérature 2009,  Kiki Dimoula était venue à Strasbourg pour présenter ce livre. 
 
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Henri MeschonnicL'obscur travailleCollection Les Cahiers d'ArfuyenISBN 978-2-845-90167-4  –  98 pages  –  9 €
 
Henri Meschonnic est l’auteur d’une œuvre importante de réflexion sur la littérature, la poésie et la traduction. Essayiste et philosophe, il a donné également des textes passionnants comme les cinq volumes de Pour la poétique (1970-1978), Modernité modernité (1988) ou Spinoza poème de la pensée (2002). Auteur de Poétique du traduire (1999), il a lui-même donné d’admirables traductions des principaux livres de la Bible.
Inaugurée avec Dédicaces proverbes (Gallimard, 1972), son œuvre poétique, qui est au centre de sa démarche d’écriture, comporte une quinzaine d'ouvrages, dont une grande partie a été  publiée aux Éditions Arfuyen, de Puisque je suis ce buisson (2001), L’obscur travaille (2012).
En ouvrant le livre ultime de Meschonnic, comment ne pas penser à L’Herbe du songe, d’Yvan Goll, écrit à l’Hôpital Civil de Strasbourg, durant sa dernière maladie : « Aux hauts-fourneaux de la douleur, / Quel minerai met-on à fondre / Nul ne le sait / Ni les esclaves du pus / Ni les sœurs de la fièvre » (trad. Claude Vigée, Arfuyen, 1988).
Tout autre est cependant, face à l’ultime, l’expérience d’Henri Meschonnic, tout autre sa parole, toujours davantage ouverte au monde, avec une sorte de jubilation, alors même qu’il sent de toutes parts s’échapper son être : « les autres me multiplient / je ne me savais pas / si différent de moi-même / autant de fois qu’ils passent / et repassent je ne sais plus / si c’est en moi devant moi / et les arbres aussi marchent / tout est tellement en mouvement / que je ne sais plus si je / suis là ou là et l’arbre / qui était parti revient / je peux enfin les tenir dans mes yeux / je suis le bruit de ces pas / sans parole je ne peux pas me taire / et je parle tous ces pas » (7-8 mai 2008). La menace a beau être là, toute proche, comme une mise en demeure, la conscience d’Henri Meschonnic ne tient pas en place : toujours en éveil, en partage, et, autour d’elle, tout est toujours en mouvement, formes fluides, tendres, comme dans un tableau de Chagall.
Le dernier poème du recueil est daté du 26 février 2009, à l’hôpital Paul-Brousse : « je n’ai rien que des jours / à t’offrir mais ensemble / ensemble / ma bouche ta bouche / dans tes mains dans mes mains / ce sont elles qui tournent / autour de l’an pas l’an / qui tourne / mais nous ensemble / la ronde de la vie ». La ronde n’en finit pas jusqu’au dernier jour, avec cette étrange allégresse de qui se donne sans rien retenir, sans rien céder. Jusqu’au dernier jour, c’est l’amour, c’est la vie qui s’étreignent dans les mots, avec un enthousiasme intact.
 
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LA REVUE DE PRESSE
 
 
 
Septembre 2024 — La voie du large, de Michèle Finck, lu par Irène Gayraud (Europe)
 
8 août 2024 — Ainsi parlait Jules Renard, d’Yves Leclair, lu par Philippe Barthelet (Valeurs actuelles)
 
 
 
13 juillet 2024 — La voie du large, de Michèle Finck, lu par Veneranda Paladino (DNA-Dernières Nouvelles d’Alsace)
5 juillet 2024 — La Flûte de la grue, de Fumiko Hayashi, lu par Nils C. Ahl (Le Monde des livres)
 
Juillet 2024 — Ainsi parlait Anatole France, de Guillaume Métayer, lu par R. Pfefferkorn (Raison présente n° 230)
 
Juillet 2024 — Ainsi parlait James Joyce, de Mathieu Jung, lu par Roland Pfefferkorn (Raison présente n° 230)
 
Juillet-août 2024 — La Flûte de la grue, de Fumiko Hayashi, lu par Martine Sagaert (Les Lettres françaises)
 
 
 
 
16 juin 2024 — Un été en montagne, d’Elizabeth von Arnim, lu par Florence Noiville (Le Monde des livres)
 
Juin 2024 — La voie du large, de Michèle Finck, lu par Pierre Dhainaut (Diérèse)
 
Juin 2024 — L’Œuvre poétique I. Le code de la nuit, de Dylan Thomas, lu par Michel Ménaché (Europe)
 
Juin 2024 — La voie du large, de Michèle Finck, lu par Gérard Bocholier (Études)
 
 
 
 
 
 
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 Vient de paraître le nouveau catalogue de la librairie A la Demi-Lune :

100 livres d’artiste des Éditions de Rivières

livres réalisés par Jean-Paul Martin, cousin et héritier de Pierre André Benoit, entre 2002 et 2020. 

La première partie du catalogue « Éditer PAB » (lots 1 à 35) est entièrement consacrée à l’écrivain Pierre André Benoit et à ses textes inédits illustrés par lui-même, mais aussi Pierre Alechinsky, Anne Slacik (image 1), Lucien Clergue, Sylvère, Julius Baltazar, Alain Clément, Daniel Dezeuze, Jean Cortot (image 2), Robert Lobet, Claude Clarbous, Didier Equer ou encore Guillaume Moschini.

 

 

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La deuxième partie du catalogue « Jouer à la rencontre » (lots 36 à 100) part à la découverte du foisonnement des artistes et écrivains de Rivières avec une sélection de livres de Michel Butor, Fernando Arrabal, René Pons, Christian Skimao, Gaston Puel, Bernard Teulon-Nouailles, Salah Stétié, Bernard Noel, Luis Mizon, Frédéric Jacques Temple, Patricia Dupuy, Claude Minière, Jacques Outin, Michaël Glück, Henri Pousseur, Régine Detambel, illustrés par Claude Viallat, Gérard Titus-Carmel (image 3), Anne Slacik, Robert Lobet, Lucien Clergue, Daniel Dezeuze, Jean-Marc Scanreigh, Sylvère, Claude Clarbous, Maxime Godard, Patrice Pouperon, Marie Christine Schrijen, Graziella Borghesi, Julius Baltazar, André Cervera, Stéphane Quoniam.

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Jonathan Devaux

Librairie A la Demi-Lune

06 22 83 47 26   librairiealademilune@gmail.com 

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Avis de parution : L'Anti-mémère

VIENT DE PARAÎTRE

bandeau-Anti-Mémère

Pour celles qui refusent de vieillir en robe-tablier…

 

SORTIE 29 AOÛT 2024

LIZZIE NAPOLI, pionnière des carnets de voyage, est  le modèle contagieux d’une jeune centenaire habitée par la joie, le talent et le désir de vivre (voir ICI son CV très personnel  et un extrait audio).

L'anti-mémère, sur le thème du bien vieillir, allie titre, texte et esquisses au service d'un art de vivre qui l’a amenée elle-même à fêter ses 100 ans au printemps 2024. Écrit pour celles qui « refusent de vieillir en robe-tablier », L’Anti-mémère est une véritable pépite prête à l’emploi, pratique, philosophique et poétique.

Voici sous ce lien quelques morceaux choisis et ci-dessous les références utiles (nombre de pages, format, isbn).

 

Un livre de 44 pages au format 14 x 21

Prix public 16 €

Sortie 29 août 2024

isbn 978-2-37649-045-6

 

Où commander le livre

Chez votre libraire préféré, sur le site de l'éditeur ou par courrier :

Cardère éditeur, 19 rue Agricol Perdiguier, 84000 Avignon

 

 

 

Lizzie, Claire et Marine ses filles, Marie-Laure chargée de comm et la bonne maison Cardère vous offrent un bon grand bol de jouvence…

 

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Vient de paraître

  Paroles du silence suivi de Lumière dans l’obscurité

la traduction par Bernard Grasset 

du premier et du dernier recueil de 

Jeanne Tsatsos (1902-2000)

sœur de Georges Séféris, prix Nobel de littérature

 et épouse de Constantin Tsatsos, ancien Président de la République grecque.

Reconnue Juste parmi les Nations, figure marquante de la Résistance grecque,

 Jeanne Tsatsos fait partie de cette rare lignée des poètes-témoins. 

Comme le montre Paroles du silence suivi de Lumière dans l’obscurité,

 sa poésie est remplie d’humanité, de ferveur et de justesse. 

Simple et profonde, elle touche notre esprit et notre cœur.

 

« Etoile, Toi qui viens / à ma rencontre, / montre-moi la voie »,

tels sont, comme une invitation à l'accueil, les trois derniers vers de ce livre

 publié en édition bilingue (grec moderne – français) au Bois d’Orion et diffusé en librairie.

 

 

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ce livre fera l'objet 
d'une prochaine émission

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Le poète Alain Helissen nous communique :
Permettez-moi de vous présenter ci-dessous l'une de mes dernières réalisations.
 
Alain Helissen
appARiTions
voir doc1   doc2    doc3   doc4   doc5
Surgies du noir, ce sont 8 apparitions qui constituent le corps de ce livre d'artiste intitulé "appARiTions", un titre qui contient le mot "ART". Car il s'agit bien d'art, plus précisément de 8 peintures-collages accompagnés d'autant de textes. Sans thème précis cette incursion artistique se veut porteuse d'espoir ou d'une certaine jubilation créative.
Format : 14,5 x 21 cm; 18 pages; papier noir
reliure: collé; 
Le présent ouvrage, exemplaire unique fait main, est numéroté 1/1 et signé par l'auteur. Il a été réalisé au mois de juillet 2024.
Il est proposé à la vente au prix de 40€, port inclus pour la France. Pour l'étranger me contacter.
Réservation à: alain.helissen@live.fr 
Obs. D'autres extraits peuvent vous être envoyés sur simple demande à l'adresse-mail ci-dessus. L'ouvrage, ainsi que d'autres de mes réalisations, peuvent être consultés à mon domicile de Metz (DLP), sur rendez-vous.
 
 

 

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Académie des Jeux floraux : 700 ans de poésie à Toulouse

Collectif - Cairn, 126 pages,19 €.

En décembre 2022, les Jeux floraux de Toulouse et leur fête des Fleurs entraient dans l'inventaire national du Patrimoine culturel immatériel.

Il y avait là une reconnaissance non seulement de l'histoire d'une tradition continuée, depuis 1694, par l'Académie des Jeux floraux, mais plus encore des actions menées par cette Compagnie pour que demeure le goût de la poésie.

Des sept fondateurs de 1323-1324 au Collège de Rhétorique, en passant par la Compagnie du Gai Savoir, les sept siècles, dont ce livre retrace l'histoire, feront aussi mémoire de quelques noms qui les ont marqués comme Guilhem Molinier, Simon de Laloubère, Ronsard, Voltaire, Victor Hugo, René de Chateaubriand et Clémence Isaure.

Sous la direction de :

Philippe Dazet-Brun, Amandine de Pérignon, Marie-Pierre Rey.

 

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Pierre Manuel des éditions Méridianes nous communique :

Cet été, Jean Hugo est exposé à Montpellier (au Musée Fabre) ; à Sète (au Musée Paul Valéry) ; et à Lunel (au Musée Médard). Une riche actualité qu'accompagnent les éditions Méridianes en publiant le livre de Fabienne Schwartz écrit à partir du livre de Maurice Scève et de lavis de Jean Hugo : La Saulsaye – souffrir non souffrir. 

 

1547 : Maurice Scève publie Saulsay Églogue de la vie solitaire : dialogue entre un amateur de la vie urbaine et un de la vie solitaire, dans un paysage d’arbres et en particulier de saules.

1970 : Jean Hugo, lui-même retiré en son mas de Fourques, prépare une réédition de cet ouvrage et se rend à La Saussaie, à la confluence du Rhône et de la Saône. La zone est déjà fortement urbanisée, mais restent quelques saules le long de la rivière dont il fait six lavis restés à ce jour inédits. Il est probable que ce soit le peintre qui ait choisi ce livre de Maurice Scève pour l’illustrer : Jean Hugo y retrouvait sans doute des similitudes avec ses propres choix de vie. 

2023 : Fabienne Schwartz relit et reprend le poème à sa guise et avec la généreuse complicité de Léopoldine Hugo et de sa famille, l’accompagne de ces lavis. Philerme, retiré dans sa saulaie, de sa souffrance d’amant fait un «non souffrir», s’effaçant dans « son paysage de bois, de roche et d’eau », laissant ainsi intacte « la lumière qui enveloppe le vivant ».

Ce livre peut être commandé en librairie ou auprès des éditions Méridianes par mail ou téléphone ou sur le site. 

En août les éditions Méridianes seront présentes à Saint-Antonin Noble-Val du 29 juillet au 11 août. Et au Festival de poésie de La Salvetat, le 17 et 18 août. Venez les rejoindre. Y sont présentées les publications récentes autour de Pierre Soulages, de Vincent Bioulès, Christophe Hazemann, Paul Valéry avec des textes de Pierre Alfredo, Serge Bourjea, Nathalie Reymond, Jean-Yves Tayac, 

Bonnes lectures et bel été. Pierre Manuel

editionsmeridianes@gmail.com  / www.meridianes.fr  / 

 

Bon de COMANDE

 

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Hommage à Joël Cornuault
 
Nous ne sommes pas les seuls à dire beaucoup de bien du poète
Joël Cornuault,
les excellentes éditions Pierre Mainard nous communiquent : 

Saisonnier n° 14 – « Il faut rêver… »

Nous remercions les amis des éditions Le Temps qu’il fait 

d’avoir ouvert leur bulletin d’information,  

Saisonnier (n° 14), à notre maison pour son 25ème anniversaire ;

et tout particulièrement Jean-Pierre Ferrini pour son propos, 

« Il faut rêver… », consacré à Joël Cornuault qui gratifie, 

depuis des années, nos deux maisons amies de ses écrits.

 

 
 

 

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2023 de Julien Blaine

 par François Huglo 

à lire :

https://www.sitaudis.fr/Parutions/2023-de-julien-blaine-1719805306.php

 

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Eric Dubois 
publie 
Nul ne sait l'ampleur 
Poèmes
aux éditions unicité
45 p, 12 €
Ce livre, recommandé par "Les poètes",
fera l'objet d'une prochaine émission

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Bonjour à toutes et tous,
"Juin, bon garçon, détache l’hameçon. Mai n’avait rien laissé paraître mais il ferrait les proies qu’avril filait dans les trous d’eau. (...)"
Anne-Marie Beeckman "Les Heures"
Au plaisir de vous saluer !

 

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RAPPEL : PO&PSY vous attend au rendez-vous !

 

Rencontres avec les artistes 

  • Lors du vernissage, le vendredi 31 mai à 18h30
  • Lors du finissage, le dimanche 14 juillet à 18h30

Rencontres avec les auteurs

 

Dimanche 9 juin de 16h30 à 19h30

présence exceptionnelle du poète iranien Alizera ROSHAN qui lira "Jusqu'à toi combien de poèmes" (po&psy princeps 2011)

 

Samedi 15 juin de 10h30 à 12h30 et de 16h30 à 19h30

Lecture bilingue suisse allemanique / français de Foliesophie de Urs JAEGGI (po&psy in extenso 2019) par son traducteur Alain JADOT

 

Samedi 22 juin de 10h30 à 12h30 et de 16h30 à 19h30

Lecture bilingue occitan / français de Le vent qui parle le paradis (po&psy princeps 2023) par Joan-Peire TARDIU

 

ERES EDITIONS ET FORMATION33 AVENUE MARCEL DASSAULT - 31500 TOULOUSEwww.editions-eres.com

 
 

 

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Vient de paraître

 

Gérard Cartier

 

LE ROMAN DE MARA

(Tarabuste, mai 2024)

 

 

 

 

140 p. - 14 €

 

 

 

 

 

 

Ce livre est une manière de roman : celui d'une enfant qui grandit, découvre le monde et s'émancipe. C'est aussi le roman de celui qui l'élève, à qui elle échappe peu à peu. Deux vies mêlées (et même trois, car c'est en creux le roman de l'absente), où la fiction sert une autre vérité que celle des événements. S'il s'agit d'un roman quant au récit, c'est bien un livre de poésie, affranchi de tout prosaïsme, multipliant les formes et les rythmes... (Extrait de la Présentation de l'éditeur).

 

 

 

(Pompei)

 

Rien n’est plus délicieux échappant un soirau lacis des ruines        comptoirs de garumégouts noirs chambres de passe aux lits plâtreuxcoït interrompu        rien n’est plaisant commeayant recraché le nuage de cendresde s’éprouver vivant        une closeriesous les grenadiers résidence d’un peuplede guêpes soûles        la cadence garderla cadence        et sans se retourner sur soini sonder sa fin louer l’instant        Marade son éventail chasse le temps la peauà vif déchirée par les mûres        ce sangqui coule vif et clair ne sera pas longà cailler et noircir        verser en attendantl’huile et répandre le sel        bar au fenouilchair sans fiel        délectable        et combattreles fumées de l’esprit par le vin remèded’Hildegarde de Bingen qu’a sur l’ardoiseprescrit l’aubergiste malinconiaRoero Areis 2x

 

 

 

 

 

 

 

 

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Si vous ne parvenez pas à lire cet e-mail, cliquez ici
 
La Lettre du Lac Noir
N° 47 –  Mai 2024 
 
 
VAGABONDE ET REBELLE
FUMIKO HAYASHI
 
 
 
C’est en 1930 que Fumiko Hayashi a acquis une précoce notoriété en publiant, après plusieurs poèmes et brefs récits parus en revues, Hôrôki (Vagabonde), son journal romancé, où elle raconte son parcours littéraire.
Fille de marchands ambulants, elle a vécu une vie de bohème, exerçant toutes sortes de métiers dont ceux d’ouvrière à la chaîne, de vendeuse, de serveuse, d’entraîneuse et de chanteuse de cabaret, ayant plusieurs liaisons avec des peintres, des acteurs et des écrivains, avant de voyager à l’étranger (en France, en Italie, en Indonésie, en Chine, en Russie) et de devenir correspondante de guerre.
Ses nouvelles, comme ses romans adaptés au cinéma par Mikio Narusé qui a grandement contribué au maintien de sa renommée au Japon et dans le reste du monde, contiennent une importante part autobiographique transfigurée, et l’on retrouve le ton qui caractérise son journal, à la fois désabusé, cru, méditatif et rêveur, par alternance sarcastique et lyrique. […]
Si les thèmes les plus fréquents sont l’amour et la rupture entre deux êtres à la dérive (avec la menace de la grossesse, le risque de l’adultère, le refus d’un enfant et la crainte d’un avortement), il y est beaucoup question de la guerre et des pénuries qui l’ont accompagnée et suivie, l’incendie et les bombardements de la capitale ayant contraint une grande partie de ses habitants à la fuir, à chercher des moyens incertains de subsistance et à découvrir en province un autre type de vie, souvent au milieu d’orphelins, de veuves, de vieillards, de parents ayant perdu ou abandonné leurs enfants. […]
Le recours aux poèmes et aux fables, au cœur même d’une narration impressionniste et fluide, est récurrent chez Fumiko Hayashi, qui rejoint là une tradition littéraire japonaise qui a donné lieu à de grandes œuvres, classiques et modernes. […] La forme du conte (que l’on retrouvera dans les trois nouvelles pour la jeunesse, évidemment) et la tendance au fantastique sont les moyens d’aborder, sans pesanteur et sans didactisme, des problèmes sociaux ou psychologiques et de témoigner, en l’occurrence, de la guerre, du front, de l’exil, de la faim, de la séparation, de la précarité et surtout de la démobilisation et de la défaite.
Si l’on a déjà signalé, à propos de Vagabonde ou de Nuages flottants, la parenté de l’écriture de Fumiko Hayashi avec celle de l’Anglaise caribéenne Jean Rhys (1890-1979) dont la vie et le style ont de nombreux points communs avec les siens, on trouvera ici des analogies avec le monde imaginaire de Kenji Miyazawa (1896-1933) qui appartient à sa génération […]
 
L’influence des écrivains russes était revendiquée par Hayashi dans ses textes réflexifs. C’est ici Tchékhov dont la marque est la plus reconnaissable dans la nouvelle chorale intitulée "Recherche d’emploi".
La tentation de la déchéance est combattue par une composante empathique et humaniste très forte, sensible dans plusieurs nouvelles choisies ("Le gobie de rivière", "Consolation", "Centre-ville"), où l’amitié, la maternité, la solidarité dans l’épreuve, la générosité prennent le relais de la passion sans lendemain. […]
La dernière nouvelle, "Centre-ville", qui est parmi les plus tardives et les plus structurées, offre de la vie d’un couple, que le hasard a formé et le désir a soudé éphémèrement, une image moins cynique, moins désespérée que les précédentes […], mais tout aussi douloureuse.
 
Fumiko Hayashi donne alors toute la mesure de sa lucidité et de son originalité poétique, usant comme toujours d’un style fragmentaire, syncopé et concis, par éclairs et allusions, par visions fugitives dans lesquelles paraissent éclatantes sa sensibilité aux lieux et sa grande capacité évocatrice des errances solitaires et nocturnes, dans des quartiers de plaisirs ou dans des zones désertes, au bord de la mer, au bord des fleuves, sur des rivages désolés, meurtris par la guerre, dans des milieux paysans, minés par la pauvreté, ravagés par la violence, le désir perverti et la faiblesse des hommes.
 
René de Ceccatty, extraits de la préface du livre La Flûte de la grue 
 
 
LES TROIS NOUVEAUTÉSDU MOISEn librairie le jeudi 2 mai  2024Distribution Sofédis
 
Fumiko HayashiLa Flûte de la grueNOUVELLESTraduit du japonais et présenté par René de Ceccatty Collection Le Rouge & le Noir ISBN 978-2-845-90368-5 –  240 pages  –  17 €
 
Cet ouvrage est le deuxième de la nouvelle collection de fiction des éditions Arfuyen, Le Rouge & le Noir. Après un roman traduit de l’anglais et d’un esprit proche de Katherine Mansfield, des nouvelles traduites du japonais dans une ambiance qui évoque beaucoup les films d’Ozu et Ishikawa Takuboku, publié par le Éditions Arfuyen depuis leurs tout débuts .
Fumiko Hayashi est une des figures majeures de la littérature japonaise. C’est en 1930 que Fumiko Hayashi a acquis une précoce notoriété en publiant Vagabonde, son journal romancé. Beaucoup de ses nombreux romans et nouvelles ont été adaptés au cinéma par le grand réalisateur Mikio Naruse, et notamment le chef d’œuvre de ce dernier Nuages flottants (1955).
Les onze nouvelles inédites ici présentées datent des années 1930-1948, sa période de maturité. Elles ont été traduites et préfacées par l’un des meilleurs connaisseurs français de la littérature japonaise, René de Ceccatty, par ailleurs romancier, essayiste et traducteur de l’italien.
Un pays dévasté, où les journées se passent à chercher un emploi, un toit, de la nourriture. On entend voler des avions américains. Certains hommes sont partis se battre dans une guerre que l’on ne comprend pas. D’autres ont tenté l’aventure en Mandchourie. Des enfants, des épouses, des amis ont disparu.
Et pourtant, dans cette ambiance de désolation, une forme étrange de sérénité, comme si les destinées individuelles comptaient moins qu’un moment de beauté ou qu’un sourire de bonté sur un visage. Comme si seul importait ce chant mystérieux de la flûte pour éviter de « perdre l’espoir, quelle que soit l’adversité ».
L’écriture vive et rapide d’Hayashi s’ouvre aux tonalités les plus diverses, des récits d’errances dans la grande tradition japonaise jusqu’à des visions apocalyptiques ou des récits quasi légendaires. Sa tonalité est très proche de celle d’Ishikawa Takuboku, lui aussi révolté par une société patriarcale et répressive, qu’elle cite fréquemment.
 
 
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Vincent La SoudièreBatelier de l'inutile Texte établi et annoté par Sylvia MassiasPostface de Marc Wetzel Collection Les Vies imaginairesISBN 978-2-845-90369-2  –  160 pages  –  16 €
 
Vincent La Soudière (1939-1993) n’a publié de son vivant qu’un seul tout petit livre, Chroniques antérieures (1978). Dix ans après la mort de l’écrivain, les éditions Arfuyen ont été les premières, en 2003, à lancer avec Brisants la publication de son œuvre.
De nombreuses éditions ont vu le jour depuis lors par les soins de Sylvia Massias : au Cerf les trois forts volumes des lettres à Didier (2010-2015, 1800 pages) et une biographie, Vincent La Soudière, la passion de l’abîme (2015) ; dans la revue Nunc un dossier La Soudière (2017) ; enfin aux éditions La Coopérative, un ensemble de fragments sous le titre Eschaton (2022).
« L’ayant rencontré plusieurs fois, je sais qu’il n’écrira jamais rien de gratuit, écrivait Henri Michaux. Ce qu’il fera connaître est important. » Cioran lui aussi s’enthousiasmait pour la « haute tenue littéraire » de ses écrits « dont il me semble, écrivait-il, difficile de ne pas admirer l’unité de ton et de vision ».
Écrits de 1988 à sa mort en 1993, les textes ici réunis constituent une sorte d’autobiographie et donc aussi de testament. Le titre Batelier de l’inutile a été choisi dans une liste de titres listés par l’auteur. La figure de Pessoa hante ces réflexions : « Le secret, écrit-il, c’est de laisser ta personnalité au vestiaire, et de laisser se défaire le fantôme de ton moi. »
C’est ainsi seulement qu’on peut espérer devenir celui que l’on a toujours été, « source jaillissante qui n’a jamais quitté la lumière éternelle ». C’est ainsi que peut advenir cette « autre naissance», pressentie dans la contemplation des « étoiles scintillantes » sous le regard maternel du firmament.
Pour la première fois, le philosophe et critique Marc Wetzel a accepté d’écrire ici le témoignage de ses rencontres avec Vincent La Soudière. « C’était un homme étonnamment lucide, se souvient-il, (auquel l’intelligence aiguë de ses faiblesses semblait coûter peu), qui savait que ses facilités travaillaient contre lui. […] Je crois que le drame vital de son génie était qu’il n’avait pas de force non-créatrice. Tout passait à “retenir quelque chose du Mystère”. »
 
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Margherita GuidacciLe Retable d'Issenheimsuivi de L'Horloge de Bologne Traduit de l'italien et présenté par Gérard Pfister Collection NeigeBILINGUEISBN 978-2-845-90370-8  – 120 pages  –  14 €
 
Née deux ans avant Cristina Campo et d’une inspiration très proche, Margherita Guidacci (1921-1992) a été publiée par les éditions Arfuyen dès 1977. Quatre autres recueils ont suivi, ainsi que deux traductions (Dickinson et Powers).
La fluidité et l’intensité de son écriture ont exercé une profonde influence sur nos choix éditoriaux. Spécialiste de la littérature anglaise et américaine, Margherita Guidacci a été la première traductrice de l’œuvre d’Emily Dickinson en Italie.
Le Retable d’Issenheim, épuisé dans la collection Les Cahiers d’Arfuyen, est réédité ici avec L’Horloge de Bologne dans la collection bilingue Neige, donnant aux deux recueils leur pleine dimension.
Margherita Guidacci a publié ses deux grands cycles poétiques, Le Retable d’Issenheim (1980) et L’Horloge de Bologne (1981), à un an de distance. Avec le recul du temps les deux font résonner la même éternelle plainte de l’humanité souffrante.
On sait que Picasso de passage en Alsace en 1932 avait été très frappé par le Retable d’Issenheim, joyau du Musée d’Unterlinden à Colmar, dont on retrouve nettement l’empreinte dans le Guernica de 1937.
Face au célèbre Retable, Guidacci médite la présence du mal et de la violence dans l’homme à travers les siècles. Car la beauté renversante du grand cycle de peintures de Mathis Grünewald fait apparaître avec d’autant plus de cruauté le cortège de souffrances et de malheurs dont, hier et aujourd’hui, l’homme est tout à la fois la victime et le coupable.
« Confrontons / nos cauchemars, Mathis : lesquels choisirons-nous ? », s’interroge Margherita Guidacci. D’un côté, l’humanité du XVIe siècle, frappée par les épidémies, les guerres, les famines. Grünewald nous montre les corps mutilés et pourrissants, les visages affolés, les hurlements. De l’autre, le monde moderne, où le mal prend le visage de la guerre et du terrorisme.
Guidacci en prend pour symbole l’attentat à la gare de Bologne, le 2 août 1980, le plus meurtrier en Europe (85 morts et 200 blessés) jusqu’aux attentats de 2015 à Paris (130 morts et 352 blessés). Sur le mur de la gare, l’horloge de Bologne reste aujourd’hui encore bloquée à 10 h 25, l’heure de l’explosion.
 
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TROIS LIVRES
À REDÉCOUVRIR
 
Elisabeth von Arnim Un été en montagne ROMANTraduit de l'anglais par Paul DecottigniesCollection Le Rouge & le Noir ISBN 978-2-845-90366-1 –  240 pages  –  17 €
 
Cousine de Katherine Mansfield, Elizabeth von Arnim (1866-1941) fait partie de ces romancières britanniques qui ont imposé un ton nouveau dans la littérature comme Virginia Woolf, Vita Sackville West, Ivy Compton-Burnett ou Elizabeth Bowen. Une large partie de son œuvre a été traduite en France, chez Bartillat, 10/18, Plon, Mercure et Belles-Lettres. Trois films ont été tirés de ses romans Avril enchanté et Mr. Skeffington.
Totalement inédit en français, Un été en montagne (In the Mountains) a paru en 1920, deux ans avant son livre le plus connu Avril enchanté (Enchanted April). Arnim y est au sommet de son art, fait d’une écriture familière et fluide, artistement improvisée, et d’un ton plein d’humour, de finesse et de nostalgie. Pétillante comme le champagne.
Juillet 1919 : la narratrice arrive à son chalet de montagne, dans le Valais suisse qu’elle n’a pas revu depuis le 1er août 1914. Fatiguée et déprimée, elle s’effondre dans l’herbe avant même de franchir le seuil. « C’est tellement humiliant d’être à ce point bouleversée. Je me sens aussi ridicule que malheureuse ; comme si quelqu’un avait pris mon visage et l’avait frotté de poussière. » Mais tout de suite, grâce à la magie de l’écriture d’Elizabeth von Arnim, le paysage est là.
Naguère bruissante de gaieté, la maison est à présent silencieuse. Seuls avec la narratrice, le couple de gardiens qui voit d’un mauvais œil qu’on vienne déranger ses habitudes. Ils parlent en français dans le texte, d’où de savoureux dialogues où l’élégante Londonienne se retrouve souvent, malgré son humour et sa bonne volonté, en position difficile.
Mais cette sorte de tranquillité ne durera pas : une situation des plus étranges s’instaure avec l’arrivée de deux femmes venues de nulle part et marquées par un lourd secret. Kitty, terriblement convenable et polie, et Dolly, sa cadette, toujours souriante et silencieuse.
Au premier étonnement, succède l’inquiétude et une brûlante curiosité. Le huis clos devient confrontation et se développe en une enquête quasi policière. L’art d’Elizabeth von Arnim, d’une fascinante finesse psychologique et d’une réjouissante ironie, est de nous entraîner jour après jour à sa suite. Jusqu’à une fin imprévisible et merveilleusement « british ».
 
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Ishikawa TakobokuUn printemps à HongoJournal en caractères latins Traduit du japonais par Alain Gouvret Préface de Paul DecottigniesCollection Les Vies imaginairesISBN 978-2-845-90304-3  –  168  pages  –  16 €
 
Les Éditions Arfuyen ont commencé de publier Takuboku dès 1979. Après de nombreuses rééditions, trois volumes de poésie bilingues sont à leur catalogue : Ceux que l’on oublie difficilement précédé de Fumées (2017), Le Jouet triste (2016) et L’Amour de moi (2003). Depuis longtemps en projet, voici, grâce à Alain Gouvret et William English, la traduction d’un texte en prose essentiel : le fameux « Journal en romaji » tenu par Takuboku en 1909.
Poète de la jeunesse et de la révolte, Takuboku a une tonalité unique dans la littérature japonaise, faite de liberté, de crudité et d’une déconcertante innocence. Mort à 26 ans, Takuboku est considéré comme le Rimbaud japonais. Véritable mythe dans son pays, il est le personnage principal d’un célèbre manga de Jiro Taniguchi.
De juin 1907 à avril 1908, Takuboku a vécu dans les brumes d’Hokkaïdo, la grande île du nord, les pires moments de sa vie. Malade et sans le sou, il décide cependant d’aller accomplir à Tokyo son destin littéraire. Ce n’est qu’en mars 1909 qu’il trouve enfin un poste de correcteur au grand quotidien Asahi.
Le 7 avril 1909, il commence l’écriture du « Journal en caractères latins », texte unique dans l’histoire de la littérature japonaise. Marqué par ses échecs, le jeune homme de 23 ans joue son va-tout. Pour briser le vieux moule de la littérature japonaise et se permettre de tout dire, il tente une expérience singulière : substituer aux caractères japonais les caractères latins. C’est une totale libération.
Ses besoins sexuels, ses sautes d’humeurs, ses lâchetés, ses contradictions, il les aborde en entomologiste, comme s’il s’agissait d’un autre : « Je suis une personne née individualiste. Le temps passé avec d’autres me semble toujours vide, sauf quand on le passe à se battre » (11 avril). Même terrible lucidité dans son regard sur la société : « Le système matrimonial actuel – tous les systèmes sociaux – pleins d’absurdités ! Pourquoi devrais-je être enchaîné à cause de mes parents, de ma femme, de mon enfant ? Pourquoi mes parents, ma femme, mon enfant devraient-ils être sacrifiés pour moi ? » (15 avril).
La voix de ce Journal est la même que celle de ses plus beaux tankas, immédiatement reconnaissable dans son immense compassion et sa profonde autodérision. Ce Journal si étrange, si difficile à traduire, le voici enfin disponible au public francophone.
 
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Vincent La SoudièreBrisantsTexte établi par Sylvia MassiasCollection Les Cahiers d'ArfuyenISBN 978-2-845-90029-5 – 176 pages – 13 €
 
En 1988, dix ans après ses Chroniques antérieures et après une égale période de grandes souffrances intérieures, Vincent La Soudière entreprend d’écrire ce qu’il appellera lui-même un peu plus tard des « aphorismes ». Les textes sont rassemblés dans trois cahiers numérotés.
Fin 1989, Vincent La Soudière a déjà choisi un titre : Brisants. Ce livre a donc clairement été voulu comme tel par Vincent La Soudière.
Plus encore que Chroniques antérieures, Brisants témoigne de la quête spirituelle qui fut au centre de la vie de La Soudière : «mystique aspiration », chez un auteur qui, à l’âge de 22 ans, fut postulant dans une abbaye bénédictine. Il la quitta pour l’amour d’une femme, mais ne se remit jamais de ce départ – vécu comme une exclusion –, menant dès lors une vie d’errance et de souffrance, physique et spirituelle : « La vie, écrit-il dans Brisants, n’est que souffrances et renoncements. La poésie aussi. Autant dire qu’elles s’abreuvent secrètement à une même source ; la source de l’incomplétude, de l’admirable et brisante incomplétude. »
Cette brisante incomplétude, c’est de n’être pas encore né : « Je suis inconsolable de n’être pas encore né », « Ma seule souffrance est que je n’ai pas encore été nommé ». Ce désir de naître enfin, de naître à nouveau, est incessante recherche du père, attente de « la Grande Rencontre » : « Très loin dans les sables, tu n’es pas sans remarquer un point fuyant : c’est mon père qui ne m’a pas encore engendré. »
Attente désespérante, mais pleine de confiance et d’amour : «Nous sommes faits pour Toi, ô vertigineux Amour. Appelle tes brebis, elles reconnaîtront ta voix. » L’homme, nous dit La Soudière, n’a d’autre dignité que d’être « sentinelle de sa propre naissance ».
 
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LA REVUE DE PRESSE
 
 
Mai 2024
Ainsi parlait Anatole France, de Guillaume Métayer, lu par Michel Ménaché (Europe)
 
Mai 2024
Villa Florida, de René Schickele, lu par Freddy Raphaël (Europe)
 
29 avril 2024
 
29 avril 2024
 
27 avril 2024
 
24 avril 2024
 
19 avril
 
7 avril 2024
 
6 avril 2024
 
5 avril 2024
Un été en montagne, d’Elizabeth von Arnim, lu par Philippe Barthelet (Valeurs actuelles)
 
30 mars 2024
 
25 mars 2024
 
23 mars 2024
 
 
 
 
 
 
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© 2024 Éditions Arfuyen
 
 
 
 
 

 

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La dernière traduction et publication

du poète Daniel Giraud (1946 - 2023)

qui vivait à Oust dans la Haute Ariège

 

 

 

 

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Bientôt le tome VI de mes albumanachs : « 2023 » 
En librairie fin mai début juin !
Julien BLAINE

 

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Ce livre a fait l'objet de l'émission du mardi 7 mai 2024 et du 14 mai 2024

 

 

 

 

 

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Elisabeth Aragon
fait paraître aux
éditions az'art atelier
Garde-moi de l'oubli
voir couverture
voir annonce de l'éditeur : 
https://www.azartatelier-editions.com/livre/garde-moi-de-loubli-de-elisabeth-aragon/
avec bon de commande.
Ce livre fera l'objet d'une prochaine émission. 
 

 

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Marc Tison - Marc Bernard 
Nouveau clip poésie musique 
 
 
 
-Les Varennes-
 
"Un texte et des images d'une sorte de "post romantisme" des villes"
"L’amour en mémoire dans les ruines"
La dernière sortie numérique du duo : Ep « Les Varennes » + « Souvent »  (en écoute ICI
Plus d’infos Marc Tison Poésie : https://marctison.wordpress.com/

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Philippe Berthaut
a fait paraître
aux éditions Jacques Brémond
 
LE MOTAGER DE POÈMES 
ou comment jardiner le langage 
pour faire pousser des poèmes
Voir:
http://lepaysjongle.fr
 
http://shoutout.wix.com/so/19On3qNnS?languageTag=fr
 

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Si vous ne parvenez pas à lire cet e-mail, cliquez ici
 
La Lettre du Lac Noir
N° 46 –  Avril 2024 
 
 
SIMONE WEIL
UNE MYSTIQUE DE L'ACTION
 
 
Dans « L’importance de Simone Weil », un texte de 1960, Czesław Miłosz écrivait : « La France fit un don merveilleux au monde moderne en la personne de Simone Weil. La venue au XXe siècle de pareil écrivain défiait toute probabilité, mais il arrive que l’improbable se produise. » Il nourrit pour la philosophe française une admiration sans réserve, sans pour autant cacher les aspérités de son œuvre et de sa pensée qui, selon lui, sont de nature à effrayer ou rebuter le lecteur timoré. […]
Disciple du Christ jusqu’au mysticisme, celle que ses détracteurs surnommaient la « Vierge rouge », comme Louise Michel avant elle, était également proche de Boris Souvarine, des républicains espagnols et des combats anticoloniaux. Véritable activiste du pacifisme, son discours changea du tout au tout au moment de l’armistice de 1940, jusqu’à voir dans le refus de se battre une lâcheté et une compromission. Très tôt, son engagement politique la rapproche du syndicalisme et du communisme, mais elle refuse de souscrire au culte du progrès, réfute jusqu’à l’existence même d’une doctrine marxiste, et s’oppose avec véhémence à un Trotski qui n’a pas de mots assez durs à son encontre. […]
Se considérant comme un « esprit médiocre », cette grande lectrice de Platon se voyait condamnée à vivre dans l’illusion et donc dans le malheur, comme en écho au mythe de la caverne. La vérité lui étant ainsi refusée, elle aimait « mieux mourir que vivre sans elle ». Son obsession de la vérité, à laquelle elle n’a jamais rien cédé dans ses multiples engagements jusqu’à se retrouver seule parce qu’incapable du moindre accommodement, cette quête qui ne va cesser de la consumer durant les vingt années suivantes s’est manifestée à l’issue d’une sorte de crise existentielle aux alentours de ses quatorze ans.
Trois ans plus tôt, elle avait découvert sa judéité, comme elle le racontera à la fin de sa vie à un Jacques Maritain auquel elle demande de l’aider à rentrer en France, alors qu’elle vient d’arriver à New York avec ses parents : « Je suis d’origine israélite, mais mes parents, tout à fait agnostiques, m’ont laissé ignorer mon origine jusqu’à l’âge de onze ans et m’ont élevée en dehors de toute religion. » Il y a peut-être là une forme de blessure originelle inconsciente qui, parce qu’elle n’a pas été nommée ni guérie, ferait de Simone Weil une juive qui se refuse à l’être. […]
Pour elle, le « péché impardonnable » des Hébreux est d’avoir perçu Dieu « sous l’attribut de la puissance et non pas sous l’attribut de Dieu ». Alors qu’elle se passionnera pour les Upanishads ou la Bhagâvad-Gîtâ, elle est incapable de se plonger dans la lecture de l’Ancien Testament en s’en tenant au « devoir de probité intellectuelle » dont elle a pourtant fait sa méthode. Aux yeux de Simone Weil, l’Iliade a plus d’importance et de valeur que l’Ancien Testament, et ce sont les Grecs qui préfigurent la venue du Christ, et non les Hébreux, jugeant de surcroît la notion de peuple élu incompatible avec l’idée qu’elle se fait de Dieu. […]
Par ailleurs, son opposition à l’installation juive en Palestine, autrement dit à une nation juive dans ce protectorat anglais, s’inscrit pleinement dans la ligne adoptée à l’époque par les organisations juives de France, hostile au parti pris nationaliste adopté par le Sionisme. C’est précisément, dans son intervention sur le sujet, le risque que soulève Simone Weil, celui de créer une nationalité nouvelle alors que « nous souffrons déjà de l’existence de nations jeunes, nées au dix-neuvième siècle, et animées d’un nationalisme exaspéré ». […]
Peut-être cette « haine de soi » qui semble caractériser Simone Weil est-elle d’ordre pascalien ? À la phrase bien connue de l’auteur des Pensées, « le moi est haïssable », fait écho la rude affirmation de la philosophe de La Pesanteur et la Grâce, « le seul chemin vers Dieu est de ne pas exister soi-même ». Or, chez cette intellectuelle repentie, les mots n’ont de réalité que dans leur réalisation : « La foi, c’est l’expérience que l’intelligence est éclairée par l’amour. » Cet effacement du soi, elle n’a eu de cesse de le pratiquer comme les grandes mystiques, dans une forme de dolorisme consenti, parce que depuis toujours, avant même sa « crise » et les questionnements qui en ont découlé, elle a vécu avec une conception chrétienne – et platonicienne – du monde. […]
Le choix de l’usine répond à une « nécessité intérieure », à une volonté de se mettre à l’épreuve du réel. Mais elle suit en cela la leçon de son ancien professeur, Alain, qui préconisait de raisonner à partir du concret et n’avait que mépris pour les spéculations industrielles abstraites. « J’ai l’impression surtout de m’échapper d’un monde d’abstraction et de me trouver parmi les hommes réels », écrit-elle à Simone Gibert en 1932. Son Journal d’usine, tiré de son expérience chez Alsthom et chez Renault, décrit cette réalité d’« établie » avant l’heure, attentive aux pénibles conditions de travail et aux instants d’entraide et de solidarité dont le désintéressement renouait avec la beauté.
C’est l’organisation sociale, que Platon appelle le « Gros Animal », qui prive l’ouvrier de l’accès à la beauté du monde. Car lui, le « Gros Animal », décide la finalité sur laquelle l’homme doit se régler, son action se trouvant ainsi vidée de son sens puisque l’homme doit désormais obéir à sa propre création. […] C’est ce qu’elle reproche au marxisme, et à ses tenants, qui est «obsédé par la production, et surtout par le progrès de la production ». Depuis la révolution industrielle, toute réflexion sur l’organisation du travail ne s’est jamais intéressée qu’à la production et non à celui qui produit.[…]
Restée proche d’une certaine tradition anarchiste, Simone Weil n’a eu de cesse de travailler sur les formes de vie en marge du droit. Ainsi, rompant avec la doxa marxiste, la révolution ne peut se traduire que par une émancipation complète et non par l’avènement, comme l’illustre l’exemple soviétique, d’une forme nouvelle d’oppression sociale. C’est ce qui la différencie des marxistes, cette conviction que toute transformation historique est davantage sociale que politique. Son rejet de la révolution s’explique si on l’appelle de ses vœux en y pensant « non comme à une solution des problèmes posés par l’actualité, mais comme à un miracle dispensant de résoudre les problèmes ». Simone Weil critique le mythe d’une conception scientifique de l’Histoire qui est au cœur de la réflexion développée par Karl Marx.[…]
L’œuvre de Simone Weil est d’une complexité d’autant plus fascinante qu’elle est en grande partie posthume, mise en ordre par deux artisans, gardiens ardents de sa pensée : Gustave Thibon, pour la partie spirituelle, et Albert Camus, pour la partie philosophique. […] Rendue à sa forme première, celle de fragments, dans ce volume, la pensée de Simone Weil y retrouve sa nature autant que son essence faite de fulgurances, d’élans et de brisures, pareils aux mouvements désordonnés des électrons qui sont pourtant une source prodigieuse d’énergie. Il n’est pas possible de l’épuiser. Cela explique que son influence et sa présence, tour à tour exaltantes, déconcertantes et irritantes, n’aient jamais cessé de croître.
Camus ne s’y était pas trompé : au moment de recevoir le prix Nobel, répondant à la question d’un journaliste lui demandant quels écrivains vivants comptaient pour lui, après avoir mentionné les noms de quelques auteurs et amis français et algériens, il avait déclaré : « Et Simone Weil – car il y a des morts qui sont plus proches de nous que bien des vivants. » 
 
Cécile A. Holdban, extraits de la préface au livre Ainsi parlait Simone Weil
 
 
LES DEUX NOUVEAUTÉSDU MOISEn librairie le jeudi 4 avril  2024Distribution Sofédis
 
Simone WeilAinsi parlait Simone WeilDits et maximes de vieChoisis et présentés par Cécile A. HoldbanCollection Ainsi parlaitISBN 978-2-845-90364-7 – 192 pages  –  14 €
 
Simone Weil (1909-1942) est morte à 34 ans après une vie aussi intense qu’héroïque. Bien qu’elle n’ait presque pas publié de son vivant, elle laisse une œuvre immense et d’une extrême diversité.À Normale Sup, Simone de Beauvoir, d’un an son aînée, est frappée par « sa réputation d’intelligence », « son accoutrement bizarre » mais plus encore par son extrême sensibilité aux malheurs d’autrui. Elle n’a alors pas même 20 ans.
« Tous les hommes admettent une morale rigoureuse quand il ne s’agit pas de l’appliquer. » Lorsqu'elle écrit ses lignes, Simone Weil commence sa vie professionnellle comme professeure de philosophie au lycée de Roanne. Dès la fin de l’année scolaire 1933-1934, elle quitte l’enseignement devenir ouvrière.
Marxiste, elle a compris pourtant que la révolution ne suffit pas à résoudre le problème social : « Le mot de révolution est un mot pour lequel on tue, pour lequel on meurt, pour lequel on envoie les masses populaires à la mort, mais qui n’a aucun contenu. » Elle n’a pas plus confiance dans les staliniens et les trotskistes que dans les réformistes : « Toutes les absurdités qui font ressembler l’histoire à un long délire ont leur racine dans une absurdité essentielle, la nature du pouvoir. »C’est au contact le plus proche avec la réalité que l’on peut comprendre les mécanismes de l’oppression et les moyens de s’en affranchir. De même, pacifiste, il lui faudra faire la guerre d’Espagne avec les anarchistes pour se donner le droit de parler de la paix.Poussant au plus loin cette expérience de la compréhension des autres et de la compassion, la jeune agnostique révoltée en vient à se rapprocher du christianisme. « Nous vivons une époque privée d’avenir, observe-t-elle. L’attente de ce qui viendra n’est plus espérance, mais angoisse. » Après sa mort paraîtront les textes incandescents de La Pesanteur et la Grâce et L’Attente de Dieuqui révèleront en cette infatigable militante l’une des grandes spirituelles de son siècle.
Alors que ses parents l'ont entraînée aux États-Unis pour fuir les persécutions anti-sémites, elle décidera de retourner en Europe  pour travailler à Londres au service de la France Libre. C'est là qu'elle meurt de la tuberculose et repose aujourd'hui encore. 
Cécile Holdban, poète et peintre, a déjà donné en 2019 un excellent Ainsi parlait Virginia Woolf. Chez ces deux femmes, une même volonté indomptable et la même extraordinaire créativité.
 
 
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Antonia PozziUn fabuleux silenceJournal de poésie 1933-1938Traduit de l'italien et présenté par Thierry GillybœufBILINGUECollection NeigeISBN 978-2-845-90367-8  –  276 pages  –  22 €
 
Les Éditions Arfuyen ont entrepris de publier en édition bilingue l’intégralité du Diario de poesia (Journal de poésie), qui constitue l’œuvre unique d’Antonia Pozzi. En 2016 a paru le premier volume intitulé La vie rêvée. Journal de poésie 1929-1933, qui a remporté un vif succès. Ce second volume, Un fabuleux silence. Journal de poésie 1933-1938, en constitue la dernière partie. Traduite en de nombreuses langues, elle est révélée pour la première fois en français grâce à la traduction intégrale de Thierry Gillybœuf, traducteur également de Quasimodo, Svevo ou Sinisgalli.
Malgré une mort prématurée à l'âge de 26 ans, Antonia Pozzi (1912-1938) a laissé une œuvre considérable dont la publication posthume a révélé la force et l'originalité. Vittorio Sereni a reconnu le premier ses dons exceptionnels. Eugenio Montale admirait chez elle la « pureté du son » et la « limpidité des images ». Et le grand T. S. Eliot lui-même se disait frappé par «sa pureté et sa probité d'esprit ».
Un an après sa mort, les éditions Mondadori ont publié sous le titre Parole, un premier ensemble de ses poèmes (1939). L'année suivante a paru sa thèse : Flaubert. La formazione letteraria (1940). En 1948, a paru enfin la totalité du Diario di poesia 1930-1938, préfacé par Montale. La publication de ses lettres (notamment à Sereni) a révélé une personnalité complexe et attachante.
Le Diario di poesia est un journal entièrement fait de poèmes: le miracle est que, grâce à la vivacité du regard et à la limpidité du style, ce journal ne tombe jamais dans le prosaïsme ni la complaisance. Comme Emily Dickinson, Antonia Pozzi n’a rien publié de son vivant. Pour elle aussi, la poésie constitue une sorte de journal secret où la vie entière est reprise et métamorphosée.
Dans sa parfaite immédiateté, son écriture est ainsi frappante de profondeur et de densité. La montagne (les Dolomites) est comme le symbole de son écriture, elle qui réconcilie le ciel et la terre, la vie et la mort. C’est là qu’elle trouve le refuge spirituel nécessaire pour s’affranchir d’un monde où l’épanouissement normal de sa vie de femme lui est refusé par les conventions sociales d’un milieu et d’une époque marqués par le patriarcat mais aussi le fascisme.
 
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TROIS LIVRES
À REDÉCOUVRIR
 
 
Virginia WoolfAinsi parlait Virginia WoolfDits et maximes de vieChoisis et traduits de l'anglais par Cécile A. HoldbanCollection Ainsi parlaitISBN 978-2-845-90287-9  –  176 pages  –  14 €
 
Qui a peur de Virginia Woolf ? Grâce à la pièce d’Edward Albee et au film interprété par Elizabeth Taylor, le nom de Virginia Woolf est entré dans le langage courant. La lit-on pour autant ? Ses grands romans – dont Mrs Dalloway, qui a pris au cinéma les traits de Vanessa Redgrave – ont révolutionné l’art romanesque, mais ne constituent qu’une partie parmi d’autres de son œuvre, qu’elle-même considérait comme secondaire par rapport à l’autobiographie.
Grâce à cet Ainsi parlait, on peut enfin explorer l’ensemble du parcours biographique et littéraire de cette femme hors du commun : profondément libre et rebelle à toute convention. Auteur de deux livres chez Arfuyen, traductrice fascinée par les écrivaines anglo-saxonnes comme Katherine Mansfield, Virginia Woolf ou Sylvia Plath, Cécile A. Holdban rend hommage à une de ses modèles d’artiste.
« Quelle vie doit-on mener ? La vie que l’on aime. J’aime écrire, j’aime le changement, j’aime lancer mon esprit dans les hauteurs et attendre de voir où il va retomber. » Virginia Woolf écrit ses lignes dans le monumental Journal qu’elle a commencé de rédiger lorsqu’elle avait 15 ans et qu’elle tiendra jusqu’à sa mort. Et dans une lettre à son ami Hugh Walpole ce qu’elle écrit poursuit la même interrogation : « Je pense parfois que seule l’autobiographie relève de la littérature ; les romans sont les pelures que nous ôtons pour arriver enfin au cœur qui est vous ou moi, rien d’autre. »
C’est la vie qui intéresse Virginia Woolf, et rien d’autre. Qui l’effraie aussi : « La vie, pour les deux sexes est ardue, difficile, une lutte perpétuelle. Qui demande un courage et une force gigantesques. » Ces lignes, elle les écrit dans un recueil de conférences intitulé Une chambre à soi. Dans ses journaux, lettres, essais, il n’est rien dont Virginia Woolf ne fasse l’objet de son écriture. Car écrire, pour elle, c’est avant tout se libérer : « Le premier devoir de la femme écrivain, c’est de tuer l’Ange du Foyer » (Journal).
Il faut avoir lu, bien sûr, les géniaux romans de Virginia Woolf – Mrs Dalloway, Les Vagues, etc. –, mais elle ne s’y trompait pas : c’est dans les écrits autobiographiques que nous arrivons avec elle « au cœur » : ce « cœur qui est vous ou moi, rien d’autre ».
 
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Antonia PozziLa vie rêvéeJournal de poésie 1929-1933Traduit de l'italien et présenté par Thierry GillybœufBILINGUECollection NeigeISBN 978-2-845-90226-8  –  320 pages  –  20 €
 
Le premier texte de ce Journal est daté de Sorrente, le 2 avril 1929 – elle vient d’avoir 17 ans. Ce premier volume s’achève le 25 septembre 1933 : « Ô toi / voile – de ma jeunesse, / ma robe légère, / vérité évanouie – / ô nœud / luisant – de toute une vie / qui fut rêvée – peut-être – // oh ! pour t’avoir rêvée, / ma chère vie, / je bénis les jours qui restent – / la branche morte de tous les jours qui restent, / qui servent / à te pleurer. » Tels sont les derniers mots du poème écrit ce jour-là, « La vita sognata » (La vie rêvée), qui donne son titre à ce volume.
Antonia Pozzi est née le 13 février 1912 à Milan. Elle est la fille de l’avocat du Duce, Roberto Pozzi, et de la comtesse Lina Cavagna Sangiuliani di Gualdana. Entrée en 1922 au lycée Manzoni, elle tombe amoureuse en 1927 de son professeur de latin-grec, Antonio Cervi, de quatorze ans son aîné. En 1929, elle écrit ses premiers poèmes. Elle entre en 1930 à la Faculté de Lettres et de Philosophie de l’Université de Milan, où elle se lie au grand poète Vittorio Sereni.
En 1931, son père espère l’éloigner de Cervi en l’envoyant en Angleterre. La liaison ne prendra fin qu’en 1934. En 1935, elle soutient sa thèse sur la formation littéraire de Flaubert. Le 2 décembre 1938, elle sera  retrouvée inconsciente dans un fossé de la banlieue de Milan, un poème de Sereni dans la main : suicide par barbituriques. Elle meurt le lendemain et est enterrée dans le petit cimetière de Pasturo.
Traduite en de nombreuses langues, elle est révélée pour la première fois en français avec la traduction intégrale du Diario di poesia, « journal de poésie » d’une tonalité très proche de la grande Katherine Mansfield. 
 
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Cécile A. HoldbanToucher terreCollection Les Cahiers d'ArfuyenISBN 978-2-845-90327-2 – 176 pages – 14 €
 
Le premier livre de Cécile A. Holdban publié par Arfuyen en 2016 imposait d’emblée une voix poétique nouvelle et évidente, que le prix Yvan Goll a immédiatement reconnue.
D’origine hongroise, familière des grandes figures de la littérature anglo-saxonne comme Katherine Mansfield et Virginia Woolf, Cécile A. Holdban aime à introduire dans ses recueils les voix des auteurs qu’elle traduit ou qu’elle aime (de János Pilinszky à Alejandra Pizarnik).
Ce nouveau recueil impose avec une sûreté et une délicatesse infinie un monde troublant et magnifique, peuplé d’obscures menaces et de grâces envoûtantes. Une voix simple et nue, venue d’on ne sait quel pays proche et lointain et qu’on ne peut oublier.
Il est rare, écrivions-nous en 2016, lorsque nous avons publié Poèmes d’après d’être saisi par la simple évidence d’une écriture. Ce nouveau livre de Cécile A. Holdban s’articule en 4 parties bien distinctes qui déterminent comme un itinéraire : « Labyrinthe », « Demeure », « Voix » et « Toucher terre ».
Lisons le tout premier poème de « Labyrinthe » : « Dans les livres / on dit qu’il faut libérer la parole / mais si j’ouvre ma bouche / n’en tombent que les corps / d’oisillons livides / trop tôt sortis du nid ». Voici celui de « Demeure » : « Aimer ce qui se délie / jusque dans sa chute » et celui de « Voix » : « Écoutez-nous : quelle étrange poésie nous habite, créatures d’os et de cris ! / Notre rivage est planté sur le monde, une tente de veilleur / sur le flux et le reflux du monde, ventre abritant le désir. »
Tout un monde d’herbes et d’oiseaux, d’abeilles et d’arbres. Solennel et familier à la fois. Jusqu’au dernier et admirable poème de « Toucher terre » : « Toucher terre lentement, à l’abri des sous-bois, / des cyclamens mauves, des lianes de ronces / les flammes des bruants voletant / entre l’ombre des haies / simplement toucher terre, / jusqu’à suivre, l’œil délivré dans les brins, / la lumière, le ruisseau clair, l’ambre, / jusqu’à la chute rousse du soleil. »
 
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LA REVUE DE PRESSE
 
 
25 mars 2024
 
20 mars 2024
 
19 mars 2024
 
14 mars 2024
 
9 mars 2024
 
7 mars 2024
La voie du large, de Michèle Finck, par Gérard Bocholier (La Vie)
 
7 mars 2024
 
7 mars 2024
Ainsi parlait Anatole France, lu par Philippe Barthelet (Valeurs actuelles)
 
Mars 2024
Ainsi parlait Eugène Delacroix, par Nelly Carnet (Le Journal des Poètes)
 
Mars 2024
Villa Florida, de René Schickele, lu par Isabelle Baladine Howald (Or Norme, magazine de la métropole strasbourgeoise)
 
 
 
 
 
 
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Michel Eckhard-Elial 

publie
aux éditions de la Margeride
"Dans l'éclat des mots"
Ce livre fera l'objet d'une prochaine émission.
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Le  5ème prix Paul-Quéré

a été attribué à 

Lydia Padellec.

 

Voir historique du Prix

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"Le dernier refuge"

de Lydia Padellec

Voir :

https://leseditionssauvages.fr 

 

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Voir bulletin de complicité

Cet édito ne m’est pas aisé car j’ai perdu les mots. Cela arrive et ce n’est pas grave même si la cause en est un excès de maux qui dépasse la capacité — même pour une poète bien noire comme je peux l’être — d’assimilation et de transmutation, et ce n’est pas la démence épuisante des décideurs du monde qui va me faire retrouver l’art des mots pirouettes.

 

J’ai perdu les mots mais les silences font des trous dans le temps,  plongent au plus profond de sources insoupçonnées et ramènent dans leurs filets tendus à vif, une poignée de sable : l’essence de soi et des vibrations qui tournent autour des anciens mots, forment un tourbillon et les décapent jusqu’à l’os. Le reste est à brûler, brûler pour renaître, libre des mots radotés, des mots enkystés, des mots qui nous entravent, nous enferment dans les cachots de nos histoires.

 

Et après le labeur des silences, viendront les mots nouveaux, les mots graines.

 

CGC

 

 

 

Toute parole est là pour séduire la mort.

Anne Jullien

 

Pour voir le sommaire, c'est ici :

http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2024/03/30/nouveaux-delits-n-78-6492008.html

 

 

Merci à toutes celles et ceux qui soutiennent cette revue fabriquée dans le Lot depuis plus de 20 ans !

 

 

Revue et association Nouveaux Délits – St Cirq-Lapopie (Lot)

http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com

http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/

 

 

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Retrouvez tous les titres des éditions
Troba Vox 
sur le site : 
https://trobavoxeditions.com/la-collection/ 

 

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BON DE COMMENDE

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Lire le poème du dimanche
choisi par Tahar Bekri :
"Elena" 
du poète uruguayen
exilé au Mexique 
Edouardo Milan 

 

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Soscripcion pel libre-CD

Cante per un poble”

Eric Fraj canta Robèrt Lafont

 

 

 

 

 

 

Amiga, amic,

ai cabussat dins l’univèrs poetic d’En Robèrt Lafont e ne torni amb 16 cançons (Morgan Astruc: guitarra, Tim Tchang: percussions, Sarah e Eric Fraj: cant). Son l’anma d’un libre-CD editat per Tròba Vox1, ont cabon paraulas e traduccions, de tèxtes de Danièla Julien, Joan-Ives Casanova, vòstre servent, las òbras del plastician Daidièr Mir e qualques suspresas. Lo podètz crompar per avança, per ajudar vos tanben, e decisivament, a son espelison (a la fin d’abril venent). De tot còr, mercés!

E. Fraj (15/02/24)

Per soscriure: siá comandar lo libre-CD sol pel prètz de 15€ (e lo recebretz tre sa sortida); siá comandar per 49 € lo libre-CD + unaestampa numerotada signada Mir (Retrach de Robèrt Lafont, 15 x 20 cm, la cobertura, o una autra gravadura de causir amb l’artista: didiermir@gmail.com)

 

D’enviar a: E. Fraj 4 rue Sant Laurenç – 31390 - Carbonne. ericfraj@hotmail.fr / 06 12 94 12 01

Nom : ……………………………………..............................................

Prenom : ...…………………………………...........................................

Adreça :…………………………………………………………...………………………………………………………………………...

Tel.: ..................................................................................................................

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Comandi: ………... exemplar(s) de “Parle a un pòble” al prètz de 15€ l’un (contra 20€ en comerç) 15€ x ...... .........(pòrt comprés)

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Ce livre fera l'objet d'une prochaine émission

 

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Le Chant du balancier

Gilles Baudry

éditions Ad Solem, 110 pages, 17€.

En librairie ou sur : https://www.editionsadsolem.fr

 

Le temps est une ombre. Tout passe. Nous passons aussi comme fleurs des champs, mais en Celui qui ne passe pas, en « Dieu jeune ensemble qu’éternel » (Péguy). Déjà ici-bas, la lumière fait son miel de tout ce qu’elle touche. Prière et poésie se pollinisent . S’instaure au cœur de l’écriture le temps intérieur. Temps sans temps où affleure l’éternel, comme soustrait à l’écoulement des heures. Pour avoir offert l’hospitalité à l’invisible, l’évènement est quotidien et le mystère semble presque naturel. Des petites épiphanies du réel le poète fait une métaphore voilée de la Présence. Humble artisanat, ses mots silencieux suggèrent, en filigrane et en aparté, qu’on ne devrait pas évaluer notre vie en termes de pesanteur mais en mesure de grâce.

Gilles Baudry Gilles Baudry est poète et moine à l’abbaye bénédictine Saint-Guénolé de Landévennec en Bretagne. Il a publié en 2013 chez Ad Solem, Demeure le veilleur.

 

 

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Le romancier et poète 
Andrea Genovese
a fait paraître en français, italien
et anglais :

 

Belvedere n.70

octobre-décembre 2023

 

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FRANÇOIS MAURIAC

L’INGUÉRISSABLE JEUNESSE

par Philippe Dazet-Brun

éditions Memoring de Bordeaux

collection :Figures de Nouvelle-Aquitaine 2024

 

Romancier, poète, essayiste et dramaturge, François Mauriac – couronné par le prix Nobel de littérature en 1952 – est l’un des grands écrivains du XXe siècle. Journaliste, il fut également un acteur de la vie intellectuelle et politique au moment où le monde connut deux conflits généralisés, l’instauration des totalitarismes et la décolonisation, au moment aussi où la France traversa quatre régimes, l’Occupation et les bouleversements liés à l’établissement de la société de consommation. Catholique, il prit part aux débats de l’Église tout en cherchant le dialogue avec ceux qui ne partageaient pas sa foi. Homme de convictions, souvent à rebours de son milieu, Mauriac fut donc une figure marquante du siècle dernier, une voix qui conserve encore une portée dans le nôtre.

Cette biographie, enrichie par un apport iconographique souvent inédit, revient sur ce destin que l’on peut aisément placer sous le signe de l’inguérissable jeunesse.

14,00€

 

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Argumentaire Antigone Casimir Prat

Ce livre a fait l'objet de l'émission du

 mardi 13 février 2024

 

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La revue et éditions "Nouveaux Délits" font paraître :

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L’auteur :Josette Soulas Moyes est née le 25 décembre 1942, dans une banlieue proche de Paris, Issy-les-Moulineaux, mais le changement de vie de sa mère l’amena en Normandie, à l’âge de quatre ans. Elle n’a jamais été publiée, mais a toujours gardé un contact avec l’écriture, « petits papiers », porteurs de poèmes et d’histoires courtes, perdus, déchirés, retrouvés… Elle a suivi plusieurs ateliers d’écriture et depuis sa retraite, elle a consacré plus de temps et de travail à l’écriture. Elle a formulé, d’une façon qui l’a surprise elle-même, l’enjeu que représente ce chemin :  «  se réconcilier avec sa vie ». Sa vie, elle la partage entre l’Alsace (Strasbourg) et la Provence (Vaucluse-Ventoux).L’illustrateur, Philippe Chevillard« Auteur de BD amateur et illustrateur amateur, je consacre une partie de mon temps à la création de courtes bandes dessinées et l'illustration de textes d'auteurs pour des revues, recueils de poésie, ou affiches. Mes dessins ont été publiés aux éditions Jacques Flament, éditions des embruns, éditions Lamiroy, dans les distributeurs BDs de Short édition, ainsi que dans divers fanzines, recueils, et revues littéraires tels que : Traction Brabant, Le Soc, Le coquelicot, Poétisthme, Soleil Hirsute, La piscine, L’imagineur, L’utopie, Présences d’esprits, Lichen, Hélas, Opuscule, L’Ampoule, Caractère …  »https://philippechevillard.f28 pages agraféestirage numéroté imprimé sur papier 90 g & 250 g calcaire100 % recyclé

10 € + 3 € de port

 

 

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Délits buissonniers

est une collection de tirés à part

de la revue Nouveaux Délits

 

Vous pouvez lire Josette Soulas Moyes

dans le numéro 46 (octobre 2023)